Après un retard de plus d'un mois, la commission nationale intersectorielle chargée d'évaluer le prix réel de la baguette de pain de 250 g présentera, le 19 juin, son rapport au ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Contacté hier, Youcef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a indiqué que le rapport comprend des propositions relatives aux mesures permettant de maintenir le prix actuel du pain tout en permettant aux boulangers de réaliser une marge bénéficiaire appréciable. La commission, installée en mars dernier, a finalisé ses travaux le 27 mai après cinq réunions marathoniennes qui ont regroupé entre autres des représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l'Agriculture, du groupe Eriad, de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et de la Fédération nationale des boulangers. Le rapport, a-t-il ajouté, sera transmis au Premier ministre avant d'être examiné en Conseil du gouvernement pour approbation. Mais, dès maintenant, M. Kalafat s'attend à une approbation par le gouvernement de la proposition de son organisation pour l'utilisation de la farine complète dans la fabrication du pain au lieu de la farine blanche panifiable. Il tire sa conclusion de l'appréciation, par les membres de la commission, du goût du pain fabriqué à base de farine complète par la Fédération des boulangers, qui a pris l'initiative de le leur faire goûter. La fédération, ajoutera M. Kalafat, a même élaboré une fiche technique relative à cette farine qui pourra être produite par les minotiers. Ceci étant, la fédération a demandé un prix de cession de cette farine à 1500 DA le quintal pour pouvoir réaliser une marge bénéficiaire de 20% comme réclamée par la corporation. Quant à la farine panifiable, il s'attend à la suppression de la subvention de son prix puisqu'elle ne sera plus utilisée dans la fabrication du pain au prix administré à 7,5 et 8,5 DA la baguette. En raison de la liberté des prix des produits comme les pâtisseries et les viennoiseries, la subvention sera supprimée pour la farine panifiable et réorientée vers la farine complète destinée exclusivement à la fabrication du pain, permettra à l'Etat de mieux contrôler les dépenses destinées au soutien des prix alimentaires. Le ministre du Commerce, M. Benbada, avait déclaré que la farine destinée à la pâtisserie-biscuiterie sera cédée au prix réel, notant que cette mesure garantira au consommateur du pain de qualité à un prix subventionné et une marge bénéficiaire convenable pour les boulangers. Pour rappel, depuis 1996, le prix du pain subventionné par l'Etat n'a connu aucune augmentation contrairement à celui de ses composants. Le prix de la baguette de pain ordinaire est fixé à 7,5 DA et à 8,5 DA pour le pain amélioré alors que ce produit est généralement cédé à 10 DA, voire plus. Les deux décrets exécutifs de 1991 qui concernent la qualité de la farine et le prix, le type et la marge de bénéfice du pain, seront révisés.