L'Algérie devrait jouer les premiers rôles pour contribuer aux solutions de la crise malienne actuelle et préserver la stabilité de la région du Sahel a affirmé samedi à Alger un responsable de Kidal. "Puisqu'elle connaît mieux le Mali, possède assez d'expérience dans la gestion des conflits et beaucoup d'atouts, l'Algérie devrait jouer les premiers rôles pour contribuer aux solutions de la crise malienne et la stabilité du Sahel", a déclaré à l'APS le président du Conseil régional de Kidal, Homeny B. Maiga. Ce responsable fait partie de la délégation devant participer à la conférence internationale de solidarité de la société civile des pays du Sahel avec le Mali, prévue les 16 et 17 juin à Alger, et qui s'est recueillie samedi au Sanctuaire des Martyrs (Riadh El Fath) en déposant une gerbe de fleurs avant de visiter le musée du Moudjahid. Pour Maiga, "il ne peut y avoir de solution globale à la crise au Mali sans consulter les représentants de la société civile, puisque ce sont eux qui peuvent exprimer ce qu'endurent les populations locales et leurs attentes dans ce qui se dessine pour l'avenir du pays". A propos du terrorisme transnational, des mouvements de narco-trafiquants et de la criminalité organisée qui menacent le Mali et le Sahel, il a déclaré: "nous avons sollicité l'Algérie depuis longtemps et nous espérons à l'occasion de cette conférence internationale profiter de ses conseils". Par la même occasion, Ousmane Mohamed Toure, président d'une organisation malienne dénommée Nouvelle jeunesse africaine (NJA), a estimé que "la rencontre internationale d'Alger doit aboutir à des solutions pratiques et réalistes pour le bien de toutes les communautés au Mali et autour de valeurs partagées et démocratiques". D'ailleurs, Tidiani Diakite, consultant indépendant auprès d'organisations maliennes de la société civile a jugé que "les contacts entre les Etats ou les gouvernements est une bonne chose, mais c'est encore mieux les concertations entre les acteurs de la société civile". "Il faut surtout des contacts entre les communautés pour dégager les formules de solutions qui réellement vont participer à la sécurité, la stabilité et le co-développement dans les régions où des populations sont mal prises en charge et trop souvent victimes de toute sorte de crise", a-t-il relevé. Vendredi dernier, le président du Haut Conseil islamique du Mali, Cheikh Mahmoud Dicko, avait affirmé à Alger que le peuple malien était "un peuple opprimé qui vit dans des conditions déplorables depuis plus de deux décennies" au cours desquelles l'Algérie a joué un rôle "efficace" dans sa résistance et dans l'amélioration de sa situation.