Dénoncée depuis plus de deux ans, la désastreuse situation des cancéreux se complique avec la programmation éloignée des rendez-vous de radiothérapie qui ont atteint l'année 2015 au niveau du centre d'Oran, a-t-on appris auprès d'une source médicale. La situation est désastreuse également au niveau des quelques centres de radiothérapie que compte le pays. Au niveau du service de radiothérapie du Centre anticancéreux Pierre et Marie Curie d'Alger, l'attente des malades pour obtenir un rendez-vous en consultation dépasse un an alors que le traitement n'est possible qu'après une attente de plus d'un an et demi. «Les malades se présentent souvent avec des métastases alors que certains meurent avant même leur programmation», a regretté la même source, qui dénonce le manque d'accélérateurs (appareils de traitement) et le déficit en personnel. En effet, l'un des trois appareils du service est à l'arrêt depuis deux ans sans qu'il ne soit remplacé par un nouveau. Le chef de service, parti en retraite début juillet 2013, avait décidé, en 2011, d'arrêter l'ancien accélérateur sans prendre les dispositions nécessaires pour le remplacer. A ce jour, aucune nouvelle machine n'a été installée pour prendre en charge le nombre croissant des malades orientés vers le service de radiothérapie du CPMC. Pis, cet ancien chef de service avait instauré un rythme de travail limité à deux équipes, accentuant le retard de début de traitement des cancéreux. Les listes d'attente se sont allongées à tel point que même les cas urgents ne peuvent être programmés qu'après trois mois d'attente. Le temps de mourir en silence sans que personne ne bouge le petit doigt pour sauver des vies humaines. Au CPMC, les nouveaux rendez-vous sont programmés pour septembre 2014, a déploré la même source, dénonçant le favoritisme pratiqué par l'ancien chef de service, alors en exercice. Par ailleurs, sur les deux appareils en marche, l'un tombe souvent en panne pour des durées de 10 à 15 jours, poussant les rendez-vous des malades plus loin. Selon la même source, les manipulateurs confient qu'ils ne sont pas en train de traiter les malades mais de leur procurer des soins palliatifs uniquement, en raison du grand retard accusé dans la programmation du traitement. Les malades, souvent dans un état avancé, interpellent à nouveau le ministre de la Santé pour accélérer la mise en œuvre d'un nouvel appareil et le renforcement du service en moyens humains. Certains malades ne croient plus aux arguments avancés par les manipulateurs qui repoussent les rendez-vous en raison des récurrentes pannes des appareils. Se sentant méprisés, ils n'admettent pas l'arrêt du traitement pendant 15 jours, car ils savent que c'est défavorable pour eux.