Les patients algériens souffrant du cancer connaissent une situation critique, depuis plusieurs semaines. Après une pénurie de médicaments, ils sont aujourd'hui confrontés à un manque cruel de traitement par radiothérapie. Les associations de malades et les médecins ont fait connaître leur mécontentement, et le ministère de la Santé a promis de remédier à cette situation. Des centaines de malades cancéreux attendent un rendez-vous de radiothérapie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), à Alger. Les patients atteints du cancer en Algérie sont furieux de devoir attendre des mois avant de subir une chimiothérapie, une attente qui met potentiellement leur vie en danger. Un soin indispensable pour certaines localisations cancéreuses et qui doit être enclenché six semaines après une cure de chimiothérapie, notamment pour le cancer du sein. Si des chanceux arrivent à décrocher quelques séances à des échéances tardives (pour 2010), d'autres n'ont pas cette chance avant que la mort n'ait eu raison d'eux. La situation semble dramatique dans les différents centres de lutte anti-cancer, à travers le pays où des appareils tournent au ralenti ou sont pratiquement non fonctionnels comme à Constantine, Oran, et Tizi-Ouzou. Le centre de Blida est, vraisemblablement, saturé puisqu'il accueille les malades venus des différentes régions du pays d'autant que le CPMC vient de réformer un appareil, jetant l'émoi parmi les malades qui ne savent plus à quel saint se vouer. En Algérie, 280.000 cancéreux sont recensés. A ce nombre, se greffent, chaque année, 40.000 nouveaux cas parmi lesquels 28.000 doivent recourir impérativement à la radiothérapie auxquels il faudra ajouter ceux déjà en cure et environ 20% des personnes ayant rechuté. Face à la pénurie de médicaments et des suspensions de radiothérapie, les associations d'aide aux cancéreux n'arrêtent pas d'alerter les pouvoirs publics. «Il arrive que des patients décèdent après une attente prolongée, comme cela été le cas de cette patiente de Ouargla âgée de 35 ans, souffrant d'un cancer du sein, décédée dernièrement après une attente de 8 mois. Si les malades ne décèdent pas, ils reviennent avec des complications telles que les métastases et des récidives», confie la présidente de l'association El Amel du CPMC. Le directeur du CPMC confirmera, qu'un des 3 accélérateurs vient d'être réformé et sera remplacé le mois prochain, précisant que le Centre prend en charge 2.200 malades par an avec 4 brigades par jour. «Ces appareils sont surexploités, c'est normal de se retrouver avec des pannes», a-t-il ajouté. Côté ministère de la Santé, l'on signale que le programme national pour l'amélioration de la prise en charge des malades cancéreux est en cours. «Après Oran, le centre de Ouargla va être bientôt mis en service. Annaba et Tizi-Ouzou suivront d'ici la fin de l'année». En attendant, beaucoup d'Algériens vont se soigner au Maroc, en Tunisie et en France, pour 3.500 à 5.000 euros, frais de voyage et d'hébergement non inclus.