Plus de 200 malades cancéreux attendent un rendez-vous de radiothérapie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), à Alger. Un soin indiqué pour certaines localisations cancéreuses et qui doit être enclenché six semaines après une cure de chimiothérapie, notamment pour le cancer du sein. Si des chanceux arrivent à décrocher quelques séances à des échéances tardives (pour 2010), d'autres n'ont pas cette chance avant que la mort n'ait eu raison d'eux. La situation semble dramatique dans les différents centres de lutte anticancer à travers le pays, dont les appareils tournent au ralenti ou sont pratiquement non fonctionnels comme à Constantine, Oran, Tizi Ouzou et à l'hôpital de Aïn Naâdja. Le centre de Blida est vraisemblablement saturé puisqu'il accueille les malades venus des différentes régions du pays d'autant que le CPMC vient de réformer un appareil. Les patients qui viennent prendre rendez-vous sont renvoyés avec une note signifiant la panne au niveau de ce centre. Les malades ne savent plus à quel saint se vouer. Les différentes associations d'aide aux cancéreux n'arrêtent pas d'alerter les pouvoirs publics, en vain. « Il arrive que des patients décèdent après une attente de 8 à 10 mois. Comme cela été le cas de cette patiente de Ouargla âgée de 35 ans, souffrant d'un cancer du sein, décédée dernièrement après une attente de 8 mois après sa cure de chimiothérapie. Si les malades ne décèdent pas, ils reviennent avec des complications telles que les métastases et des récidives », signale la présidente de l'association El Amel du CPMC, en lançant un appel aux pouvoirs publics afin de trouver une solution à cette situation insoutenable. Interrogé à ce propos, le directeur du CPMC, M. Khaldi, affirme qu'effectivement, un des trois accélérateurs vient d'être réformé pour être remplacé d'ici le mois prochain. « Cet appareil a été acheté et il va être paramétré pour pouvoir être fonctionnel dès le début du mois d'août prochain », a-t-il déclaré avant de préciser que le Centre prend en charge 2200 malades par an avec quatre brigades par jour, de 6h à 21h. « Ces appareils sont surexploités, c'est normal de se retrouver avec des pannes », a-t-il ajouté. Du côté du ministère de la Santé, l'on signale que le programme national pour l'amélioration de la prise en charge des malades cancéreux est en cours. « Après Oran, le centre de Ouargla va être bientôt mis en service. Annaba et Tizi Ouzou suivront d'ici la fin de l'année », nous a déclaré le directeur de la communication au ministère de la Santé avant de préciser que pour Alger, une annexe du CPMC sera mise en fonction pour assurer des soins en oncologie et en radiothérapie. Une activité qui nécessite des compétences et des moyens humains importants. La création d'un centre privé serait, selon certains experts en radiologie, peu probable en Algérie car la manipulation des sources radioactives obéit à une réglementation stricte soumise au contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). « Il serait difficile à une structure privée d'offrir toutes les assurances et les conditions de sécurité au bon fonctionnement sans d'éventuels risques », nous a-t-on expliqué.