La crise au FLN s'accentue. Des cadres du parti font montre depuis les dernières 48 heures d'un comportement des plus audacieux en incitant à une action de rébellion contre la direction actuelle fragilisée par l'absence d'un secrétaire général dont la désignation est de plus en plus problématique. Et pour cause, l'autorité de Abderrahmane Belayat en sa qualité de coordonnateur du bureau politique (BP) du parti se voit de plus en plus contestée et fait l'objet de machinations et de manipulations mises en pratique pour assouvir des appétits d'un comité central (CC) gagné par la scission en prévision du rendez-vous présidentiel de 2014. Et depuis que le conflit interne sévissant au FLN s'est invité à l'APN, l'on assiste de plus en plus à une formation lézardée, nourrie de boulimies voraces dont font preuve certains parlementaires dont les agissements embarrassent à plus d'un titre, y compris le président de l'assemblée, Mohamed Larbi Ould Khelifa. Ce dernier se place désormais comme étant dans la ligne de mire du député Tahar Khaoua et des autres parlementaires FLN qui se sont élevés contre la désignation faite par Belayat de nouveaux membres choisis pour le renouvellement des instances du parti à l'APN. La raison ? Larbi Ould Khelifa, président de l'APN, vient de valider la désignation de Mohamed Lebid en qualité de nouveau chef du groupe parlementaire du FLN en remplacement de Tahar Khaoua. «Le président de l'APN qui en réalité n'a d'autre choix que de se conformer au choix fait par la direction du parti lorsqu'il est question de la désignation d'un nouveau chef de groupe parlementaire a validé l'installation de Mohamed Lebid une fois que ce dernier a reçu le PV de sa nomination signé par Abderrahmene Belayat», nous a indiqué hier Abdelhamid Si Affif, député et membre du comité central du parti. Tout en insistant sur le fait que le règlement intérieur de l'APN interdit dans son article 9 au président de cette institution de s'immiscer dans le choix des chefs de groupes parlementaires, notre interlocuteur affirme que le président de l'APN n'a pas tardé à offrir à Mohamed Lebid les moyens et privilèges que recommande sa nouvelle mission. «Le président de l'APN a convoqué le SG de l'assemblée ainsi que son chef de cabinet pour les instruire de la nécessité d'accorder au nouveau chef du groupe parlementaire du FLN les moyens dont il a besoin dans sa nouvelle mission», indique encore le député Si Affif, précisant que le concerné a notamment bénéficié d'un véhicule et d'un ordre de mission en sa qualité de nouveau chef du groupe parlementaire du FLN. Devant une telle situation, Tahar Khaoua, l'autre député à qui Mohamed Lebid a ravi le très convoité poste de chef du groupe parlementaire du FLN, voit rouge.
Un combat de manchots dans une mare sans eau Aidé par un groupe de militants du FLN, notamment Layachi Daâdoua, Tahar Khaoua entreprend une initiative visant à faire croire qu'une procédure de retrait de confiance est engagée à l'encontre de Abderrahmane Belayat, le coordinateur du bureau politique du FLN. Ce faisant, Tahar Khaoua est même parvenu à publier dans les colonnes d'un journal arabophone un document non signé sous forme de pétition appelant à la mise à l'écart de Belayat. Abdelhamid Si Affif certifie que le document en question est faux et que son contenu n'est selon lui «qu'une machination de plus menée par ceux que le BP du parti a mis à l'écart dans l'opération de renouvellement des instances du parti à l'APN». Kassa Aissi soutient lui aussi que ce document appelant au retrait de confiance à Belayat est dépourvu de tout fondement, laissant entendre que les atermoiements de Tahar Khaoua et de ses partisans ne peuvent être assimilés qu'à «un combat de manchots dans une mare sans eau».