Abderrahmane Belayat risque d'être démis de ses fonctions en tant que coordinateur du Bureau politique (BP) du FLN, pour «cause d'incapacité psychique». C'est ce qui peut découler de son bras de fer avec les «partisans» de l'ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Le ton est monté entre le coordinateur du Bureau politique, Abderrahmane Belayat, et les partisans du président du groupe parlementaire Tahar Khaoua. Au cœur du conflit, la nomination de nouveaux responsables au sein des structures de l'Assemblée populaire nationale. Les contestataires du coordinateur du Bureau politique lui reprochent d'annuler le vote et le remplacer par la cooptation. Contacté par nos soins, Tahar Khaoua, chef du groupe parlementaire, s'est exprimé sur «l'installation» d'un nouveau président du groupe parlementaire du FLN, Hadj Mohammed Lebid, comme rapporté par certains titres de la presse nationale. M. Khaoua a affirmé que le président de l'Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa, a refusé de le remplacer par Lebid et que cette décision prise «unilatéralement» par Belayat est tombée à l'eau. «Je suis toujours chef du groupe parlementaire du FLN», déclare M. Khaoua. M. Ould Khelifa a rejeté la décision «infondée» de Belayat le jour de la clôture de la session de printemps de l'APN, le 6 juillet», en ajoutant que «cette décision est tombée à l'eau». M. Khaoua a indiqué qu'il restera à ce poste jusqu'à l'ouverture de la prochaine session d'automne de l'APN. En outre, notre interlocuteur a ajouté que «le règlement intérieur du FLN est clair sur les prérogatives de Belayat». «Il n'est que coordinateur du Bureau politique par intérim. Il n'est pas habilité à prendre de telles décisions», a-t-il expliqué en précisant que «seul le secrétaire général du FLN détient cette prérogative de décision». Selon M. Khaoua, le règlement intérieur du parti, notamment les articles 9 et 42, précise qu'«en cas de vacance du poste de SG, la responsabilité du parti sera partagée entre le plus aîné et le plus jeune du Bureau politique». Selon Tahar Khaoua, le président de l'APN, M. Ould Khelifa, a tenu compte également des propos tenus par Belayat lui-même, quant à la volonté de certains députés FLN de la Chambre haute de destituer Abdelkader Zahali. Selon lui, le coordinateur du BP par intérim avait indiqué qu'«il n'était pas habilité à le faire remplacer. Alors de quel droit veut-il me remplacer ?», s'est-il interrogé. M. Khaoua n'a pas manqué l'occasion de dénoncer la politique des «deux poids deux mesures avec laquelle Belayat gère le FLN». A ce titre, M. Khaoua a affirmé avoir «le soutien de près de 200 députés», en précisant qu'un communiqué signé par les députés du groupe parlementaire, appelant à l'éviction de Belayat sera publié incessamment. Dans ce communiqué, les mêmes députés «demandent à Belayat de quitter le parti et d'appeler à la tenue d'une session extraordinaire du comité central, pour élire un nouveau secrétaire général», ajoute M. Khaoua. Le président du groupe parlementaire a révélé qu'il comptait faire une pétition pour alerter les membres du comité central sur «l'état des capacités mentales et psychiques» de Belayat, jugé, selon lui, «défectible». «On demandera à ce que le coordinateur du BP par intérim soit consulté par un médecin, afin de savoir s'il a encore toutes ses capacités mentales lui permettant de gérer le parti, vu les décisions irréfléchies prises récemment», a-t-il expliqué. Par ailleurs, nous n'avons pas pu joindre M. Abderrahmane Belayat pour connaître sa position.