Le Congrès des députés espagnols a été saisi par le représentant de la Nueva Canarias (CN), Pedro Quevedo, d´un projet de motion de soutien à la cause sahraouie. Le document appelle à «la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l´autodétermination et à l´exercice d´un référendum libre et démocratique qui prévoit toutes les options, y compris l´indépendance, conformément au droit international et surtout sur la base des dispositions pertinentes des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l´ONU» sur le contentieux du Sahara Occidental qui oppose, depuis 1976, le Front Polisario au Maroc. Le député canarien a tenu à souligner dans son projet «l'option indépendance» pour ne laisser planer aucun flou sur l´interprétation qui doit être faite du principe de l´autodétermination. Le gouvernement marocain soutient, en effet, que la seule réponse des Sahraouis à la question de savoir s´ils sont pour ou contre son plan d´autonomie est une forme d´autodétermination. «Soit ! Mais que se passe-t-il si les électeurs sahraouis disent ‘non' à cette seule option qui leur est laissée par Rabat ?», s´interrogeait, récemment, un délégué du Front Polisario en Espagne. Le député de la NC a tenu à rappeler à ses collègues qui sont tous acquis à son projet de motion que le «processus de décolonisation du Sahara Occidental n´a pas été mené à son terme à cause de la signature, en 1975, des scandaleux «Accords secrets de Madrid» par lesquels l´Espagne avait cédé son ancienne colonie au Maroc. Le dépôt de cette motion coïncide avec la visite que le roi Juan Carlos vient d´effectuer au Maroc, du 15 au 18 juillet, laquelle visite fut l´occasion pour les organisations civiles de lui adresser une lettre pour lui rappeler les devoirs de l´Espagne envers son ancienne colonie et, surtout, pour qu´il agisse afin que soit mis fin à la répression au Sahara Occidental. Le projet de motion du député canarien «condamne les violations des droits de l´homme au Sahara et exige la cessation immédiate de la répression et la libération immédiate des prisonniers sahraouis» (condamnés à de lourdes peines de prison pour être les organisateurs du camp de protestation pacifique de Gdeim Izik en décembre 2010), la fin de l´exploitation des ressources naturelles du peuple sahraoui ainsi que la surveillance internationale des droits de l´homme dans les territoires occupés». Enfin, il est demandé au gouvernement espagnol de reconnaître le Front Polisario comme unique représentant du peuple sahraoui comme l´ont fait les Nations unies et de lui octroyer le statut diplomatique dont jouit la Palestine auprès du royaume d´Espagne.