Les députés espagnols de l'ensemble des formations politiques ont appelé jeudi le gouvernement de leur pays à "condamner" l'attaque marocaine contre les Sahraouis du camp de Gdeim Izik, le 8 novembre dernier, indique le Parlement espagnol dans un communiqué.Dans cette motion proposée par le groupe parlementaire de la gauche et adoptée par 327 voix pour et une seule abstention, les députés demandent au gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero d'"exprimer aux autorités marocaines leur préoccupation face aux informations sur des violations des droits de l'homme dans le territoire sahraoui" occupé.Invitant le roi du Maroc à "respecter le libre accès et la circulation de la presse, des observateurs indépendants et des organisations humanitaires au Sahara Occidental", les députés du Parlement espagnol ont appelé à "l'élargissement" des missions de la MINURSO à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Le 25 novembre, le Parlement européen a adopté une résolution, dans laquelle il a condamné "fermement" la violente attaque contre le camp de Gdeim Izik, près de la ville d'El-Ayoun occupée, qui a fait des dizaines de victimes parmi les civils sahraouis. Il a considéré, dans ce cadre, que les Nations unies constitueraient l'organisation "la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les évènements, les décès et les disparitions". Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l'Onu depuis 1966. Le Conseil de sécurité avait demandé, dans sa dernière résolution (1871), au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'Onu, "sans conditions préalables et de bonne foi", en vue de parvenir à une "solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et deux réunions informelles à Vienne à New York, sans aboutir à une avancée réelle. La dernière réunion informelle sur le Sahara occidental a eu lieu à New York, en février dernier, date à laquelle les deux parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs négociations dès que possible. La quatrième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies chargée de la décolonisation a adopté à l'unanimité, lundi dernier à New York, une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, rappelle-t-on.