Lorsqu'ils se produisaient sur scène, ils formaient un duo de choc. Azzedine Medjoubi n'est plus. Son autre moitié Dalila Helilou est toujours là. Aujourd'hui, elle a tenu à lui rendre hommage à travers une magnifique pièce intitulée Ma yebka fi el oued ghir hjarou, présentée dimanche dernier, à la salle Ibn Khaldoun et qui fait suite aux précédentes pièces Hafila tassir et Djamila. C'est l'histoire d'une femme, très préoccupée par la restauration d'une vieille horloge que son grand-père lui a léguée et qui s'est subitement arrêtée de fonctionner. Elle lui tient tellement à coeur qu'elle fera tout pour la réparer. En réalité, la pièce présentée par Dalila Helilou qui interprète le rôle de Djamila, regroupe deux éléments clés, l'horloge et Nouara (personnage fictif) qui incarne la fille de Djamila. Le premier élément symbolise tout ce qui se rapporte aux valeurs et aux principes auxquels l'être humain doit se référer. Il y a des choses considérées comme sacrées, elles ne se vendent pas, et elles ne s'achètent pas non plus. Les principes représentent une sorte de rempart qui nous permet de mieux gérer notre mode de vie, nous exprimer librement, et de nous imposer lorsque l'on juge que c'est nécessaire, enfin de réaliser notre liberté. Le second élément, quant à lui, le personnage fictif -Nouara-, représente la jeunesse, le futur qui doit et devrait prendre la relève en marchant dans le sillage de nos prédécesseurs en conservant, évidemment les mêmes valeurs. Djamila dans ce monologue est un personnage issu d'un milieu pauvre matériellement, mais qui jouit d'une richesse de qualité, voire de valeurs rarissimes. C'est une femme de principe qui refuse de se soumettre à l'ordre établi, un milieu marqué par la corruption, le mépris et la partialité. A travers cette pièce et ce, contrairement à la première version Djamila 1, produite en 1997, celle-ci a eu une fin plutôt positive puisqu'on se rend compte que l'horloge a été pratiquement réparée, sous réserve que les jeunes prennent la relève car demeure le risque de voir la société plonger dans l'obscurantisme.