L'Ugta a lancé les 25 et 26 février «le dernier avertissement au gouvernement» qui semble être resté sans écho. La grève générale, menée par la Centrale syndicale, et l'accueil «positif» de l'offre de dialogue réaffirmée par M.Ali Benflis, le 25 février dernier, n'ont pas réussi à estomper les tensions entre ces deux parties. L'Ugta, par la voix de M.Badredine, SG chargé des affaires économiques, a qualifié de «provocation», les «accusations» de M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Ce dernier, rappelons-le, a déclaré, en marge de l'ouverture de la journée d'étude portant sur la Corporate gouvernement et la gestion des risques, que «le manque à gagner causé par la grève des 25 et 26 février est considérable dans le secteur des hydrocarbures». Il s'est, par ailleurs, interrogé sur les raisons ayant mené les travailleurs du secteur de rejoindre le mot d'ordre de grève. A la veille de la grève générale, c'est un autre ministre qui provoque la colère de Sidi Saïd. Il s'agit de Hamid Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, qui a transmis, le 24 février, une directive aux SGP pour la désignation des bureaux d'études chargés de préparer la mise en vente de 11 filiales de Giplait. «C'est un mépris à l'égard des quatre millions de travailleurs ayant adhéré à la grève», avait réagi à l'époque l'Ugta. Mais à qui profite cette situation de confusion? Et de quel dialogue pourrait-il s'agir dans un contexte politico-social miné par les accusations et les contre-accusations? A priori, M.Sidi Saïd n'a rien contre le chef de l'Exécutif. «M.Benflis est un homme de dialogue», a-t-il déclaré à l'occasion de la conférence-bilan tenue, vendredi dernier, au siège de la Centrale syndicale. Mais cela est loin de garantir un rapprochement entre le partenaire social et le gouvernement, du moment que les ministres, Hamid Temmar et Chakib Khelil, s'accrochent à leur programme «de bradage des richesses économiques du pays». Réussir un dialogue dans ces conditions est qualifié «de mission impossible» par les observateurs avertis. Deux alternatives sont de mise, le retrait des programmes controversés, ou le départ des deux ministres contestés par l'Ugta. Deux options écartées, du moins pour le moment, sachant que «le sens du dialogue» de M.Benflis n'a apparemment pas réussi à infléchir les ministres en question. Même si, théoriquement, on imagine mal ce manque d'homogénéité rare qui perdure au sein de l'Exécutif. L'Ugta a lancé les 25 et 26 février «le dernier avertissement au gouvernement» qui semble connaître une fin de non-recevoir. Une position qui aura des retombées directes sur la prochaine bipartite reconduite à plusieurs reprises.