56 Etats (près de 600 millions de personnes) s'apprêtent à célébrer cet événement de manière officielle. Aujourd'hui sera la Journée internationale de la francophonie. Ainsi, 56 Etats (près de 600 millions de personnes) s'apprêtent à célébrer cet événement de manière officielle, même dans les pays où le français reste une langue tout à fait anecdotique. Selon les organisateurs de cette cérémonie, la Journée internationale de la francophonie sera un «moment de fête pour tous ceux qui ont la langue française en partage». Et l'Algérie dans tout cela? Premier pays francophone au monde, hormis la France, l'Algérie n'adhère pas pour autant au pôle des pays francophones, quand, par exemple, l'Egypte, où le français est une langue parlée par une petite élite, en est un membre actif. Même si depuis son indépendance l'Algérie, pour des raisons politiques évidentes, n'a pas inscrit la francophonie dans ses préoccupations premières, il n'en demeure pas moins le fait que la langue française est pour une grande majorité d'Algériens l'une des langues vernaculaires les plus usitées. Il fallait donc attendre l'avènement de Abdelaziz Bouteflika pour briser ce «tabou», pour que l'utilisation du français soit abordée de façon franche afin de resituer la francophonie dans un contexte plus culturel et social que politique. Aussi, les doutes qui ont entouré la francophonie tendent-ils à s'estomper. Cette volonté de dépolitiser la question est perceptible par l'action du Président Bouteflika qui a accepté de prendre part au sommet de la francophonie, qui s'est déroulé en octobre dernier à Beyrouth, à l'invitation du chef de l'Etat libanais, Emile Lahoud. Même si cette participation n'avait rien d'officielle son impact a été significatif politiquement parlant. Reste la question que tout un chacun se pose: quel intérêt pourrait avoir l'Algérie à faire partie de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF)? L'Algérie s'est parfaitement passée, tout au long de ces années, d'une adhésion officielle à une organisation qui n'a pas toujours été exempte d'interventionnisme tendancieux. Toutefois, les Algériens qui, à l'instar de Kateb Yacine, considèrent le Français, comme «un butin de guerre» n'ont jamais eu de complexe vis-à-vis d'une langue qui leur apporte un plus dans leur quotidien. Pour ce qui est du côté cérémonial, il faut savoir que la célébration de cette journée donnera lieu à de multiples manifestations dans le monde et permettra un contact direct entre les civilisations et cultures, mais aussi intellectuels qui auront à confronter leurs expériences qui font la richesse d'une langue devenue universelle.