Proche du judo de par la souplesse, le ju-jitsu est un art martial méconnu en Algérie. Il faut remonter au Moyen-Age pour trouver l'origine de cette discipline qui tire son essence des techniques de souplesse et d'agilité des félins. Une pratique réservée, dans le temps, à la caste guerrière des samouraïs. Si le ju-jitsu est un art martial, il est, avant tout, une méthode d'éducation physique et mentale. C'est un mélange de judo, de karaté et d'aïkido. Le spectacle offert par les ju-jitsistes a suscité un engouement auprès du public d'outre-mer. Mais l'absence de structures devant accompagner son développement a fait que cette discipline est passée du succès au déclin. Les premiers Championnats du monde de la discipline ont eu lieu à Paris en 1996. Si en Europe plusieurs clubs de ju-jitsu existent, en Algérie cette discipline semble méconnue. Pourtant un Algérien sort du lot. Faisant partie d'une équipe de démonstration composée de cinq membres, Madjid Guerda, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a pris part à plusieurs manifestations d'exhibition au Canada, en Allemagne, en Suisse, en Espagne et en Belgique. Impressionnés par leurs prouesses et leur maîtrise de la discipline, les maîtres nippons n'ont pas hésité à inviter cette jeune équipe à se produire au pays du Soleil levant. Auparavant Madjid Guerda avait pratiqué le judo jusqu'à l'âge de 19 ans. En découvrant le ju-jitsu et sa complémentarité, ce fut le coup de foudre pour cette discipline. Ensuite la passion s'est transformée en métier et depuis Madjid n'a plus cessé d'inculquer les principes de cet art martial à ses jeunes adeptes de la banlieue parisienne (12e arrondissement) où il a ouvert une salle. Au départ ce ne fut pas aisé pour lui. Mais au vu de son palmarès, à faire rougir les plus envieux. Médaillé d'or aux championnats de France en 1997, détenteur de la Coupe de France à deux reprises (1998, 1999) qu'il a dû céder en 2000 pour se contenter de celle de dauphin, les choses sont au mieux pour lui. Avec le club européen d'arts martiaux, il a obtenu la première Coupe de France ju-jitsu en défense personnelle (1997). Sur le plan technique, le ju-jitsu se compose des techniques de coups, de projections et de contrôle. Il permet de travailler tous les secteurs de combat aussi bien de loin avec les pieds et les poings que de près avec le corps à corps et les projections. Ainsi, avec ces «armes naturelles», le ju-jitsiste peut faire face à toute forme d'attaque. Mais aussi contrôler toute agressivité. Ayant compris que cet art éduque l'esprit, son plus grand souhait est de vulgariser cette discipline en Algérie. Mais voyant que les autres arts, tel que le kung-fu enregistrent un déclin spectaculaire, il n'ose pas, pour le moment, exposer l'idée d'introduire cette discipline. Un projet qu'il compte réaliser incessamment pour peu que les membres des fédérations des arts martiaux et assimilés mettent les moyens pour enseigner cet art. D'autant plus que les élèves seront appelés à aller sous d'autres cieux pour mieux s'imprégner de cet art, ce qui n'est pas possible. Pour le moment, il préfère cogiter ce projet. Un projet sur lequel tous les inconditionnels doivent réfléchir.