Malgré l'adhésion pleine de l'opinion publique à l'invitation du Président à remettre la plate-forme d'El-Kseur, les délégués de la CCW de Bouira, en vertu du code d'honneur, ont adopté un profil bas, s'interdisant tout commentaire. L'offre du Président est unanimement considérée comme un grand acquis pour la dynamique citoyenne. Néanmoins, nombreux sont ces délégués qui affichent leur scepticisme quant à la volonté de l'Homme de répondre aux revendications et doléances de ces administrés. La désignation du Chef du gouvernement comme interlocuteur constitue, pour l'opinion l'écueil, arguant que les délégués de l'interwilayas veulent, vaille que vaille, remettre la plate-forme de revendications au Président de la République, premier magistrat de la nation jouissant de la légitimité populaire (élu du peuple et plébiscité par la classe politique), passant outre le Chef du gouvernement qui n'est qu'un désigné. Contrairement aux précédentes marches d'Alger par l'interwilayas, celle de demain se veut une manifestation empreinte de civisme et pacifique. Sur le plan organisation, la marche sera, apprend-on, efficacement endiguée et organisée en carrés. Une délégation remettra la plate-forme d'El-Kseur au Président de la République. On n'est pas sans savoir que les forces de l'ordre public veilleront à ce que la marche de demain soit une réussite et ne concernera que les délégués, à savoir deux délégués par comité. En définitive, tout est fin prêt pour la réussite de cette marche, par laquelle le mouvement citoyen entend mettre un terme au long épisode marqué par le sang et le feu. L'appel solennel du Président participe également d'une bonne volonté d'enclencher un véritable dialogue, aux fins de répondre dans la mesure du possible aux revendications citoyennes.