Dans des commentaires à chaud, les délégués semblent rejeter l'invitation de Benflis. Le courant semble loin de passer entre le pouvoir et le mouvement citoyen. Dans des réactions à chaud, des délégués ont signifié un niet catégorique à l'invitation du Chef du gouvernement pour un dialogue sans préalable. Belaïd Abrika après avoir affirmé que «le pouvoir n'a qu'à satisfaire la plate-forme d'El-Kseur, dans son intégralité», revient sur «la libération des détenus du mouvement citoyen» et laisse à penser que le seul «dialogue possible» reste autour de l'application totale et entière de la plate-forme de revendications d'El-Kseur. Dans un entretien accordé à un confrère, le délégué en clandestinité évoque la notion de dialogue, en assénant: «Depuis quinze mois, le mouvement répète sans cesse que la solution passe par la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur.» Et Belaïd Abrika de souligner que «cette dernière est scellée et non négociable». Pour lui, «le mouvement a tranché et il ne saurait y avoir de contact avec le pouvoir sans cela!» Comme, il s'interroge: «Comment peut-on parler de dialogue, au moment où la répression se poursuit, avec le maintien en prison de délégués du mouvement et de dizaines d'autres citoyens...?» Contactée, la coordination de Bouzeguène déclare «ne pas pouvoir s'exprimer pour l'heure». Selon le délégué de permanence, «nous avons pour principe de discuter en assemblée générale avant toute décision». De son côté, la présidence tournante de la Cadc a rendu public, hier après-midi, un communiqué en réponse à l'invitation au dialogue du Chef du gouvernement, dans lequel elle affirme: «Il s'agit d'une nouvelle invitation à un simulacre de dialogue.» Pour la Cadc «l'invitation ne répond aucunement aux revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur». Et la structure du mouvement citoyen de penser que par là, «l'invitation exprime clairement sa volonté à vouloir pousser vers des situations de pourrissement». situation que «le pouvoir devra endosser seul». Le communiqué de la Cadc réaffirme «les positions de mouvement, quant à la satisfaction pleine et entière, publiquement et officiellement de la plate-forme d'El-Kseur, scellé et non négociable». Comme est exigée «la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen pris en otage par le pouvoir (...) depuis le 25 mars dernier». Enfin, le communiqué de la Cadc, avertit le pouvoir, quant aux conséquences fâcheuses qui découleront de ses pratiques machiavéliques, pratiques allant dans le sens de la réédition d'un second round de la mascarade de dialogue préconisant de fausses solutions aux revendications justes et légitimement exprimées par le mouvement citoyen.