Le tourisme mondial subit de plein fouet l'onde de choc de la guerre en Irak à laquelle vient s'ajouter la pneumonie atypique. En effet et selon les déclarations du secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), Francesco Frangialli, «l'industrie mondiale du tourisme risque de pâtir de la guerre en Irak», ajoutant: «Si la guerre avait été courte, l'année 2003 n'aurait pas été nécessairement mauvaise, mais là on ne sait pas où on va.» Face à «une guerre qui ne se passe pas aussi bien que prévu par ceux qui l'ont engagée» l'inquiétude et le désarroi des Etats qui recueillent habituellement en cette période de l'année, des gains importants, se font sentir. Ajoutant à cela «les problèmes sanitaires», notamment la pneumonie atypique qui touche un certain nombre de pays. Les pays arabes, pas très nombreux à développer le tourisme, affichent nettement leurs appréhensions. La Tunisie, qui compte beaucoup sur le tourisme, verra les bénéfices chuter probablement d'un milliard d'euros si jamais le conflit est de courte durée et de 2 milliards d'euros s'il dépasse trois mois. Le secteur touristique espère toujours redresser la barre en courtisant la clientèle européenne et de proximité (Libye et Algérie) grâce notamment à un véritable bradage des prix. De son côté, le Maroc, qui ressemble beaucoup à la Tunisie, enregistre aussi une baisse économique du secteur touristique qui frôle les 40%, selon la chaîne télévisée étatique. Dubaï, autre pays arabe, préfère tabler sur une courte guerre en Irak pour relancer, juste après, son jeune secteur touristique et préserver ainsi ses grands projets de développement, jusqu'ici à l'abri des retombées de cette guerre. Cet optimisme n'empêche pas que, sur le terrain, une baisse a clairement été constatée notamment dans le «nombre des passagers en provenance de France, d'Allemagne et du Japon. Il y a eu aussi une légère baisse des voyageurs venant de Grande-Bretagne, mais les prévisions pour les fêtes de Pâques sont très encourageantes», a précisé un responsable d'une compagnie aérienne des Emirats de Dubaï et ce bien qu'une baisse des réservations d'hôtels ait également été constatée. Un hôtelier a affirmé, sous le couvert de l'anonymat, que «le taux d'occupation de l'hôtel est de 40% seulement». En outre, la pneumonie atypique, qui sévit ces derniers temps en Asie, n'est pas pour encourager ce secteur en pleine déconfiture. En effet, les compagnies aériennes ont enregistré l'annulation de plusieurs vols, en raison de cette maladie qui vient de faire plus d'une centaine de morts de par le monde. Et au cas où la guerre du Golfe perdurerait, les scientifiques n'arriveront pas à trouver, dans les plus brefs délais, un remède. Le secteur du tourisme sera la première victime directe à en faire les frais.