Alors que les grévistes l'estiment à plus de 70%, la tutelle l'évalue à 37%. Comme prévu, les Syndicats des maîtres assistants (Snmasm) et des professeurs et docents en sciences médicales (Snpdsm) ont observé, hier, leur première journée de grève. Selon les informations desdits syndicats, le mot d'ordre a été parfaitement intercepté par la corporation concernée par cet appel en estimant le taux de suivi supérieur à 70%. Pour ce qui est des réactions des pouvoirs publics, à savoir les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur, le secrétaire général du Snpdsm nous informe que le ministère de l'Enseignement supérieur a prévu, à la suite de ce mouvement, une réunion en fin de semaine. Quant au ministère de la Santé, il reste toujours confiné dans son mutisme. «Nous conviendrons une action selon l'aboutissement des pourparlers avec les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur», nous dira le SG, le Dr Tedjiza. Pour rappel, les médecins envisagent de suspendre les soins pour deux jours, alors qu'à l'université, il est prévu un arrêt des cours qui s'étalera sur une semaine dans les dix facultés de médecine du pays. Ce qui est certain, c'est que les initiateurs de ce mouvement sont déterminés à faire aboutir leurs revendications, «quitte à aller vers une démission collective, si jamais la tutelle maintient cette situation de statu quo», menace le président du Snpdsm. La colère des deux syndicats est d'autant plus grande, puisqu'il suffit d'une simple volonté politique pour faire cesser ces mouvements à travers la concrétisation des revendications qui consistent, principalement, en l'établissement d'un statut spécifique à l'enseignant hospitalo-universitaire, à la révision du statut des établissements de santé, au maintien de l'activité complémentaire, à la réouverture du dossier de la progression universitaire et à la revalorisation substantielle des différents régimes indemnitaires spécifiques aux hospitalo-universitaires. Désirant sonder l'avis du ministère de la Santé quant à ce mouvement de grève, ce dernier, par le biais de son responsable de la communication, considère que cette grève est inexplicable vu que l'avant-projet de loi, qui intègre le statut des établissements et l'activité complémentaire, a été soumis à tous les partenaires sociaux pour discussion et enrichissement. Quant à la prime d'intéressement, ce point, qui relève de leur autorité, est également pris en charge par le ministère. «Cette prime sera révisée puis intégrée dans un projet de texte qui leur sera transmis au mois de mai», dira notre interlocutrice. Cependant, insiste-t-elle, «le dialogue reste ouvert à tous les partenaires». Enfin, contrairement aux estimations des grévistes, le ministère de la Santé considère que le taux de suivi de la grève à l'échelle nationale est de seulement de 37%.