Action n Le mouvement risque de perdurer dès lors que les principales revendications, notamment celle relative à l'octroi de la rétribution promise par le ministère, ne sont pas prises en compte. Néanmoins, le service minimum sera assuré. Quatre-vingts pour cent, tel est le taux de suivi avancé par les syndicats des praticiens de la santé qui observent depuis hier, samedi, une grève illimitée «jusqu'à satisfaction totale» de leurs revendications qualifiées de «légitimes». Les deux syndicats à l'origine de ce mouvement «qui ira en se durcissant», le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (Snpdsm) et le Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales ( Snmasm) revendiquent notamment l'augmentation de la rétribution liée aux activités de santé des hospitalo-universitaires. Tout en reconnaissant la légitimité des revendications exprimées par les grévistes, le ministre de la Santé, Saïd Barkat, a rejeté toute responsabilité mettant en cause le Premier ministre. Intervenant hier sur les ondes de Radio nationale, le ministre a reconnu qu'il s'était effectivement engagé par écrit à verser cette prime aux concernés, tout en affirmant qu'il leur avait expliqué que le dossier n'était plus de son ressort, mais de celui du Premier ministre. Ceci a fait dire aux représentants des grévistes qu'Ahmed Ouyahia «est derrière ce blocage, étant donné que le premier responsable du secteur a lui-même reconnu son impuissance à répondre favorablement à leurs doléances». Néanmoins, les grévistes ne comptent pas baisser les bras et se disent déterminés à aller «jusqu'au bout». Un large mouvement de grève a été observé hier dans la quasi-totalité des CHU du pays, à l'appel des deux syndicats. Toutefois, des cas d'urgence ont été pris en charge par les hospitalo-universitaires. A l'hôpital Mustapha, les différents services (maxillo-facial, gynécologie et neurochirurgie,entre autres) ont été paralysés et toutes les consultations et les interventions prévues pour la journée d'hier ont été annulées. A Constantine, où les professeurs et les docents ont décidé de la reprise du débrayage à raison de trois jours par semaine, les samedis, les dimanches et les mercredis, la grève a surtout gelé les prestations des services névralgiques des établissements hospitaliers.