Le fait n´est pas nouveau. Depuis quelques années, chaque été, des cas d´intoxications alimentaires sont signalés lors des fêtes familiales. Pourtant aucune autre réaction que celle de comptabiliser les victimes n´est relevée. Mais d´abord, qui devrait réagir? Et là on se rappelle l´existence d´un ministère qui fait tout pour se faire oublier: celui de la famille. Eh, oui, il existe. Il siège même au conseil de gouvernement. Mais que diable fait-on dans ce ministère? Pas même un spot éducatif à la télé? Passons sur un département, loin d´être le seul malheureusement, qui ne semble être créé que pour caser les VIP de la République et attardons-nous sur les causes et effets de ces intoxications. Il s´agit-là, incontestablement, d´hygiène alimentaire qui n´est qu´un segment de l´hygiène tout court. L´un ne va pas sans l´autre. Et si le stockage des denrées alimentaires, lors des fêtes familiales laisse à désirer en pleine période de grandes chaleurs, celui-ci est à prendre avec la même importance que le simple geste de se laver les mains avant de manger qui fait défaut. Un geste qui coûterait nettement moins cher à ériger en réflexe que les dépenses en santé publique qu´il entraîne. Comme on le voit, les mêmes atrophies frappent différents secteurs ministériels. Que de fois n´avons-nous pas évoqué de grandes activités que notre pays n´est pas parvenu à maîtriser. La gestion, la maintenance, la distribution. Des lacunes que le premier magistrat du pays à maintes fois désignées. Il s´agit d´activités qui, dans les pays développés, sont intégrés dans une science qui est l´économie du savoir et que nous n´avons pas encore. D´où la nécessité de la concession de la gestion de notre nouvelle aérogare, de notre distribution d´eau potable, de notre autoroute Est-Ouest. D´où aussi le recours par notre privé national à la maintenance assistée par ordinateur que doit assurer le fournisseur étranger. C´est ainsi que des stations d´assainissements des eaux usées, des minoteries et autres sont dépannées chez nous, depuis l´étranger par des moyens informatiques détenus par les fournisseurs. Tout ceci est très beau tant que notre aisance financière le permet. Sauf que cette aisance ne peut être éternelle et un jour où l´autre, si nous ne faisons rien pour nous émanciper, nous payerons encore plus cher cette condition d´assistés. D´ores et déjà, personne ne pourra rien pour nous si nous ne nous mettons pas au travail pour prendre sérieusement en charge le problème de la distribution dans notre pays. D´abord parce que nous avons un territoire très vaste. Que nous sommes sous un climat chaud, neuf mois sur douze. Que nos réseaux routiers, ferroviaires, maritimes et aériens sont loin d´être aux normes. Et surtout que cela suppose une carte digne de celle des états-majors avec une étude minutieuse des trajets et des relais de stockage scientifiquement établis. Que ce soit pour le lait, pour les légumes ou pour toute autre denrée, le problème est entier. On ne lit pas encore les journaux du jour à Tamanrasset. Alors, comment voulez-vous que les institutions de l´Etat puissent enseigner à la population les règles de stockage quand ces mêmes institutions sont incapables d´assurer l´approvisionnement régulier en énergie des aires de stockage qui ne sont rien d´autre que des chambres froides? Le comble qui nous éloigne de la solution est lorsque ces institutions justifient cette incapacité en incriminant les...climatiseurs. Fou rire garanti dans les pays du Golfe et en Californie. En attendant, des patrons de salle de fêtes pensent à offrir à leurs clients, en même temps que le disc-jockey, une infirmerie. C´est la nouvelle tendance.