La justice est-elle un lieu où de minables affaires doivent nécessairement passer? Oui, si nous devions évoquer cette drôle d´histoire de vol de bijoux et de recel, où trois femmes et un père de famille sont impliqués! Il est nettement apparu, selon un des avocats mêlés à ce dossier, qu´au tribunal de Bordj Ménaïel (cour de Boumerdès), le jeu avait été faussé par le comportement irresponsable du juge du jour. Les faits - ridicules en eux-mêmes - laissent apparaître que des bijoux avaient été mis en gage chez la vieille Yasmina, une pro de Oued Kniss (Ruisseau) Alger. Cette même vieille avait été tentée de revendre lesdits bijoux mis en gage pour près de trois millions et demi de centimes. Patatras! Les bijoux retrouvés sur elle se sont avérés être des bijoux volés à une famille, dont le parent -gardien s´était assoupi vers six heures du matin et donc ne s´était pas aperçu du méfait- seulement, personne n´a vu le voleur. Selon l´inculpé, la victime étant un ancien gendarme, la procédure entamée a fait que tout était allé vite. Yamina, la «receleur» donne les coordonnées de la bonne femme qui a juré que les bijoux lui appartenaient depuis 1991 et acquis auprès de la belle-soeur, laquelle ne s´est pas gênée pour dénoncer le comportement répressif à Bordj Ménaïel où son statut de témoin n´avait pas été respecté: «Un enfer et un cauchemar», avait crié Zineb M., le témoin. Sahraoui, le procureur général, avait bien voulu répliquer à ces graves accusations, mais comme il n´était pas au tribunal de Bordj Ménaïel, il ne pouvait pas blesser le trio charmant Faïza Hadjadj, Malika Djabali et Messaoud Nouisser, qui a su mener à bien les débats, clôturés par les larmes de Yamina la «receleuse». Puis c´est un véritable festival de questions-réponses où les avocats ont eu le beau rôle. Djabali, la présidente, donnait la nette impression qu´elle n´était à la recherche que du moindre indice...indicateur émanant des chauds débats pour aller à la troisième partie du procès: les plaidoiries et le réquisitoire. Félicitons au passage cette sacrée délicieuse Faïza Hadjadj et cet élégant Nouisser qui ont joué un immense rôle à travers la trentaine de questions «soufflées» à la présidente dont le regard vitreux -fatigue oblige- semblait à lui seul «parler». Les inculpés, victimes, donnaient, eux aussi la nette impression de se chercher. Il n´y avait qu´à suivre le croisement de fer entre la principale inculpée qui criait à l´injustice et la victime qui la réclamait, pour avoir une nette idée de l´état d´esprit qui prévalait dans cette salle d´audience aussi moche que toute la bâtisse qui n´a aucune majesté, ni autorité, ni resplendissement, et encore moins rayonnement. Vivement le nouveau siège de la cour aménagé juste en face de l´immeuble Sonatrach qui sert de lieu de procès en appel... Le décor à la barre est ainsi constitué. A la droite du trio de la chambre correctionnelle de Boumerdès, Faïza Hadjadj, Malika Djabali et Messaoud Nouisser, est assis, le regard énigmatique, Sahraoui, le procureur général. Derrière la barre, outre les avocats constitués, nous avons l´inculpé de vol de bijoux et deux femmes poursuivies de recel. Pour l´une d´elles, il y a cette mère de famille qui n´a cessé de se lamenter et demander en langue française qu´on lui rende justice et ses bijoux. La victime, elle, va s´accrocher aux déclarations faites devant la police avec ceci de particulier, que le mari de la victime aura été gendarme et donc pour la partie opposée, toute la procédure aurait été échafaudée par cette même victime! Et nous aurons par la suite, Maître Safia Debi, cette avocate de l´inculpée qui se ramène avec un micro-portable où des photos prises lors de cérémonies bien algéroises montrant la «cravache barbue» traduction littérale de «cravache boulahiya». Et puis, cette malheureuse composition pénale de se farcir tous les termes propres aux bijoux: poids-qualité-nombre d´anneaux, gourmette, etc. Au tribunal, les inculpés avaient écopé d´un deux ans ferme. A l´issue de la mise en examen, la relaxe est prononcée.