«Et quand la vérité n´ose pas aller toute nue, la robe qui l´habille le mieux, c´est l´humour.» Doris Lussier Extrait de Viens faire l´humour...et le plaisir Depuis quelque temps, la Télévision nationale diffuse une série loufoque intitulée Zenka Story, produite par Maghreb Film et réalisée par Yahia Mouzahem. Qu´est-ce qu´on peut dire sur cette série, sinon qu´elle est techniquement réussie mais thématiquement ratée, se rapprochant des productions de bas de gamme. C´est sans doute à cause de ce dernier aspect que l´ex-DG de l´Entv Hamraoui Habib Chawki avait décidé, à l´époque, de ne pas diffuser la série durant le mois sacré du Ramadhan, mais plus tard. Après son départ de la Télévision, la série est restée dans les tiroirs de la programmation jusqu´à ce mois de février. Si HHC qui maîtrise très bien la sémiologie des images a cru bon d´exclure cette série de la grille de Ramadhan, c´est qu´il a décélé dans son ensemble des messages qui ne sont pas acceptables pour la Télévision nationale. Résultat, c´est la Famille Djemaï, Hadj Lakhdar 2 et un peu plus tard Soussou et Nounou qui ont eu la chance de passer sur le petit écran durant la période la plus propice pour faire de la publicité et se faire connaître. Déjà le titre prête à confusion, Zenka Story, un terme qui ne fait pas partie du vocabulaire de la Télévision et qui signifie rue dans une langage «houma», et qui n´a pas été validé par la Télévision qui estime que c´est vulgaire de parler de la rue avec ce langage. De plus, les thèmes utilisés dans les différents épisodes qui ont été curieusement diffusés sur You Tube avant même leur diffusion sur l´Entv, ce qui est contraire à la loi, touche un peu à l´image de la société algérienne. Certaines sources affirment que ses extraits ont été lancés sur Internet en décembre pour dénoncer justement l´exclusion de la série de la Télévision. Le réalisateur, d´origine syrienne, Yahia Mouzahem, a usé et abusé des effets spéciaux pour reprendre des situations cocasses déjà observées dans certains sitcoms algériens, notamment les sujets traités déjà par la série Nass M´lah City. Mais ce qui a dérangé la Télévision, ce sont ces clichés offerts par la série sur la société algérienne, notamment le désordre, la saleté des rues ou encore les caractères parfois décousus de certains personnages. Mardi, par exemple, on a voulu montrer sous un cachet humoristique, le traitement des ordures tout en associant les arts martiaux et l´action. Ce fut raté. La série ne dispose pas réellement de comique de valeur à l´image de Souilah, Lakhdar ou encore Bouakaz, et seuls des grands du cinéma et de la fiction comme Rachid Farès et Hassen Benzerari, se retrouvent à occuper des postes de comiques qui ne leur conviennent pas systématiquement. Malgré le foisonnement des effets visuels dans ces fictions, la série pêche par excès de démonstration et souffre véritablement d´un manque flagrant dans l´écriture du scénario. De plus Zenka Story, n´a pas de héros type et tout le monde s´y perd, même Rachid Farès, qui reste pourtant inégalable dans ses rôles. [email protected]