«Ce n´est pas le but qui compte, c´est le chemin.» Valérie Guignabodet "Extrait du film Danse avec lui" S´il y a bien une émission qui est passée à côté de la CAN, c´est bien «Nass Can», diffusée sur Nessma TV. L´émission qui se veut (comme toujours) une copie d´un concept existant déjà (100% foot sur M6), n´a pas gagné en audience en raison de son heure de diffusion. Elle est diffusée au même moment que les grands rendez-vous importants des télévisions arabes, comme les émissions de qualité diffusées sur MBC: «Sada el Malaïb avec l´extravagant animateur syrien», Ahmed Agha et ou encore sur Al Aarabya avec «Susane» et des chroniqueurs de talent comme Rabah Madjer. A cela s´ajoutent les émissions d´Al Jazeera Sport, Dubai Sport et bien sûr l´Entv. A côté de cette armada de télévisions de qualité, «Nass Can» ne fait pas le poids et fait figure d´un grain de sable. Mais l´émission telle qu´elle est conçue a ses qualités et ses défauts. L´une des principales qualités de l´émission de «Nass Can» réside justement, dans la qualité de ses animateurs. Pour une fois, Nabil Karoui a fait le bon choix. Ainsi, Lydia Fadel, qui a fugué d´El Bahdja, a démontré qu´on pouvait compter sur elle pour animer une émission. Bien présentée par ses maquilleurs et coiffeurs, Lydia a su gérer les débats et surtout poser les bonnes questions quand il fallait. Par contre, Mehdi Kattou, son coanimateur, architecte de profession, affiche parfois son décalage par rapport au foot. Et sourit souvent pour rien. Son joli sourire est souvent mal exploité et nous rappelle la poupée Barbie de Hadjout. L´autre grande satisfaction de l´émission, c´est la qualité de certains intervenants et chroniqueurs. Abdelhafidh Tasfaout, qui n´est jamais invité pour débattre d´un match à l´Entv, a démontré une grande disponibilité dans le domaine. Le plateau de «Nass Can» a été rehaussé par des figures importantes du foot maghrébin comme le Tunisien Youssef Zouwaoui ou le Marocain Krimo Merry. A cela s´ajoute l´incorporation d´Aliou Goloko, un journaliste sénégalais, qui a son style et son expérience dans la définition des choses. Ainsi comparer les Tunisiens aux Italiens du Maghreb a été une bonne réplique du seul Africain invité sur le plateau. Mais ce dernier est parfois perdu dans un dialogue en arabe, seuls Zouaoui et Krimo ont compris qu´il faillait parler en français pour se faire comprendre de leur collègue africain. La grande erreur de Nessma TV, c´est d´avoir exclu les Egyptiens du plateau, sachant que l´Egypte est, avant tout, un pays arabe et africain et surtout double champion d´Afrique. L´autre défaut de cette émission est l´introduction de l´humour et de la chanson. De plus, on annonce la pub avec l´entrée d´une pin-up dévêtue comme sur les rings américains de Los Angeles. L´émission, censée parler exclusivement de foot, s´est transformée en émission de divertissement, faisant ainsi de la concurrence déloyale à «Nass Nesma» qui passe juste avant. L´utilisation des chanteurs de cabaret algériens a complètement dérouté les invités et les analystes. Parfois, on utilise les mêmes invités pour les deux émissions, (le cas Abdelkader Secteur) ce qui est ridicule et inapproprié. Mais à Nessma TV, quand on fait passer son propre P-DG comme invité principal, on n´a aucun scrupule à déroger à la règle audiovisuelle. [email protected]