Qui ne se rappelle pas celle du cartable dont le bilan didactique reste le moins brillant de ces vingt dernières années ? En Algérie ne sommes-nous pas finalement en train d'imiter, pour ne pas dire singer, tout ce qui se passe en France, malgré les 200.000 morts - c'est le chiffre qui revient en toute circonstance - que les islamistes nous ont violemment légué comme «symbole» justificateur de leur participation à la «purification du peuple algérien» ces douze dernières années? Faute d'analyse plus approfondie de ce sujet, on inclinerait aisément à croire que l'imitation en question n'est pas fausse et qu'elle tendrait même à s'accentuer à mesure que l'Algérie retrouve ses repères. L'exemple le plus frappant tourne autour de cette manie que nous avons d'organiser des grèves dans nos établissements scolaires : primaire, collèges, lycées sans oublier les universités. Il s'agit, en effet, de grèves dont certaines sont justifiées et d'autres non! Le caractère répétitif de ces dernières peut, à certains égards et à certaines dates de l'année, paralyser aussi bien l'activité scolaire en soi, mais aussi les examens en bout de cursus annuel. Qui ne se rappelle pas la grève du cartable dont le bilan didactique reste le moins brillant de ces vingt dernières années ! Dans la foulée que justifie amplement la liberté de grève en Algérie qui est constitutionnelle, il arrive souvent qu'on enregistre des débrayages dont les motivations, largement justifiées par ailleurs, restent souvent insatisfaites. A l'inverse, de nombreux autres le sont. Ainsi vont la grève et l'épais mystère qui entoure ses déclenchements. Une chose est, par ailleurs, sûre, justifiée ou pas, la grève procède d'une logique que la raison ignore et, à ce titre, on reste souvent perplexe devant les précautions que prennent ses organisateurs à préférer la sélection des cas à la systématisation. Car de cette dernière démarche, et on ne l'ignore pas chez les syndicalistes, peuvent, parfois, émerger d'insoupçonnables dérives qu'on préfère taire au lieu de tenter de les extirper des établissements scolaires. Ainsi, en est-il de la violence à l'école et de ses conséquences sur le bon déroulement de la scolarité. Récemment, dans la wilaya de Boumerdès, après moult recherches et investigations, on a finalement été mis en présence de trois cas particulièrement graves de violence à l'école où deux professeurs de collège - des femmes - ont été agressés par des élèves. Des agressions caractérisées pour lesquelles, seulement, une des deux a porté plainte devant la justice. Le troisième cas concerne un directeur d'établissement de formation professionnelle qui, lui, a été carrément hospitalisé tant les coups reçus l'avaient, profondément traumatisé. A-t-on vu pour autant s'organiser des grèves pour défendre ces professeurs dans l'exercice de leur noble fonction? Bien sûr que non! Alors que ce fléau aurait, semble-t-il, doublé d'intensité depuis qu'une fameuse loi, appliquée depuis le début de l'année 2003, interdit au corps enseignant d'user de «violence» envers les élèves. Cette dernière loi, a-t-elle déclenché un processus inverse inattendu? Les professeurs que nous avons interrogés, s'ils n'inclinent pas facilement à justifier la recrudescence de la violence à l'école à cause de l'usage de la «fallaqua» comme procédé pédagogique, ne renoncent pas, pour autant, à l'idée, que ladite loi n'a rien apporté de bon pour améliorer la discipline à l'école. Alors! A quand des grèves contre la violence?