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Défense de fumer
Publié dans L'Expression le 27 - 05 - 2010


L´écriture de l´histoire est une chose bien difficile et, souvent, l´auteur qui s´aventure à conter ou à coucher sur papier blanc ses lointains souvenirs, est souvent trahi par sa mémoire et encore plus souvent par ses sympathies, qu´elles soient d´ordre partisan, clanique ou régionaliste. Mais mon propos n´est pas de m´étendre sur ce mode de communication, mais sur les souvenirs lointains et confus qu´éveille toute évocation des premiers temps du déclenchement de la lutte de libération. Ce sont en général de petits faits qui illustrent bien l´état d´esprit de cette période trouble où la violence régnait. Je me souviens bien des premiers interdits qui touchaient la consommation aussi bien de l´alcool que des tabacs, interdits qu´avaient plus ou moins suivi scrupuleusement la majorité de la population: les buveurs invétérés n´étaient pas nombreux dans ce petit village où jamais un bistrot «n´a mis les pieds» et les rares citoyens qui avaient contracté cette douloureuse dépendance en métropole devaient faire trois kilomètres à pied par tous les temps, et souvent le retour était problématique, parce qu´ils avaient laissé leur dernier sou sur le comptoir en même temps que leur lucidité. Ce sont les fumeurs (plus que les amateurs de tabac à mâcher qu´on appelle communément «chemma» parce qu´à l´origine, on la reniflait plus qu´on ne l´envoyait sous la langue d´une «chiquenaude» ou en la calant précautionneusement sous la lèvre...) qui durent déployer des efforts d´imagination pour calmer les affres d´une dépendance à la nicotine: acheter, consommer et supprimer la fétide odeur qu´exhale le souffle d´un intoxiqué. J´avais eu comme voisin éphémère, un sympathique vieillard revenu de ce qui était jadis la «métropole» avec un statut assez flou: il avait une santé qui déclinait à cause d´une bronchite chronique contractée au pays des brumes et on ne savait pas s´il disposait d´une quelconque retraite puisqu´il donnait l´apparence d´une réelle pauvreté. En tout cas, tout le monde l´appelait Michel, prénom pris chez son employeur qui s´appelait ainsi. «Michel» était souvent d´une humeur massacrante à cause peut-être de sa maladie, mais il sortait souvent des formules savoureuses apprises là-bas. Son ton était souvent railleur ou sarcastique. Quand tout le monde reçut l´interdiction, économique et politique, de fumer ou de chiquer, comme un coup de massue sur la tête, notre Michel local ne s´en émut pas pour autant, non seulement, il ne cessa pas de chiquer (il envoyait toujours ses crachats à 10 mètres de distance, les jours de bon vent), mais encore, il s´adonna au petit trafic (ce fut lui qui inaugura je crois, le système du commerce informel) de revendeur de tabac. Le «qelmoun» de son burnous délavé et usé, lui servait de boutique et tous les fumeurs invétérés venaient se servir chez celui qui bravait un interdit national. Pourtant, Michel mourut de mort naturelle, plusieurs années après l´Indépendance sans qu´il eut à souffrir, mystère qu´il reste à éclaircir aux historiens locaux qui s´intéressent aux héros locaux d´une quelconque punition ou répression. En tout cas, il doit rire à présent, lui qui «chique» les pissenlits par la racine de cette époque glorieuse.

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