"Ecriture" Dans le cadre de la troisième édition du Salon national du livre, un café littéraire s?est tenu, hier après-midi, dans l?enceinte de la bibliothèque nationale d?El-Hamma, en présence d?un public nombreux, passionné de littérature. La dix-septième édition du café littéraire a été animée par quelques écrivains de langue arabe, mais aussi d?expression française qui se sont succédé à la tribune pour évoquer leur rapport à l?écriture. Amine Zaoui, écrivain et directeur de la bibliothèque nationale, a pris la parole pour dire et raconter ses premiers pas dans le monde de l?écriture. « Je suis venu à l?écriture grâce à la lecture », dit-il. Et d?ajouter : «Le premier livre que j?ai eu entre les mains est Les lettres de mon moulin de l?écrivain français Alphonse Daudet. Mais ce n?est que par le biais du livre que je me suis mis à écrire. Ma mère, le soir, me racontait des histoires, et le lendemain je les transcrivais. Puis, j?ai commencé à écrire des lettres pour les retraités, pour toute personne qui ne savait pas écrire. J?étais en quelque sorte l?écrivain public. Plus tard, j?ai fait quelques collaborations dans des journaux, tel El Moudjahid, avant de m?investir dans l?écriture romanesque. Et je n?ai, à proprement parler, commencé à écrire qu?à partir de 1977.» Quant à Leïla Hamoutène, elle est arrivée à l?écriture par le même cheminement que celui entrepris par Amine Zaoui, c?est-à-dire par la lecture. «La lecture pour moi est une initiation à l?écriture. Lire, c?est pouvoir écrire.», précise-t-elle avant de s?interroger sur l?acte de lecture. «La lecture est une réécriture. Quand on lit, on écrit déjà. Il s?agit d?un premier pas vers l?écriture». Puis, l?auteure de Abîme (1992), de Sang et Jasmin (2001) et du Sablier (2003), explique les raisons qui l?ont poussée à se mettre à l?écriture. «La société m?a interpellée, ce qu?elle a vécu et enduré m?a incitée à en parler, à matérialiser ce que je voyais, ce que je ressentais, ce que je vivais en mots.» En fait, l?écrivaine entend la voix, voire l?appel de l?écriture, un appel auquel elle doit répondre, d?urgence. Dans ses différents écrits, Leïla Hamoutène raconte en mots son existence, décrit ses expériences et tous les problèmes auxquels fait face la société à laquelle elle affiche son appartenance. Rachida Khouassim, une écrivaine en langue arabe, s?interroge, quant à elle, sur l?acte d?écriture. «Qu?est-ce que l?écriture ? Serait-ce un acte pour comprendre le réel ? Ou encore une entreprise pour changer la réalité ? En fait, c?est un fait permettant de transformer l?existence du monde, de changer les mentalités, les perceptions, les impressions?», explique-t-elle. Enfin, Bachir Mefti, écrivain en langue arabe, raconte comment il est venu à l?écriture. «J?ai commencé à écrire au moment où mes cauchemars personnels ont rencontré les cauchemars de ma société», déclare-t-il, avant de réfléchir au roman, donc à l?écriture. «Le roman est le reflet de mon existence, le résumé de mes expériences.», dit-il. Et d?ajouter : «Par l?écriture, j?affiche mon refus pour les contraintes. Par l?écriture, je m?ouvre au monde, je me projette dans le futur. Telle est ma tâche d?écrivain.», conclut-il. Lors de cette dix-septième édition du café littéraire, dans ce lieu de rencontres, de débats et d?échanges culturels, les écrivains ont partagé avec le public leur expérience concernant l?acte d?écriture, un acte qui leur a permis de dire et de se dire.