Depuis la qualification de l´EN au Mondial sud-africain, une trentaine de chansons ont été enregistrées et diffusées sur l´Equipe nationale à la télévision et à la radio. Contrairement à l´année 1982 où seulement deux artistes ont chanté avec succès sur l´EN, le groupe Bahara et Deriassa. En 2010, 24 ans après, plus d´une vingtaine de chanteurs tous registres confondus, se sont mis dans la course pour la meilleure chansonnette sur les Verts. Un phénomène musical qui regroupe aussi bien des têtes d´affiche connues comme cheb Toufik, Hassiba Amrouche, Double Kanon ou cheb Yazid, que des groupes qui étaient jusque-là cachés dans les bas et les hauts fonds de la capitale. Un succès tel, que les organisateurs de spectacles et même les sponsors se disputent pour organiser un concert regroupant tous ces chanteurs à succès. Mais en réalité, que rapporte à ces chanteurs une chanson sur l´Equipe nationale? Commercialement rien, mais médiatiquement et surtout politiquement beaucoup. Il y a quelques mois, quatre jeunes Algérois sans voix, qui chantaient dans les stades, des choeurs pour leurs clubs respectifs le Mouloudia et l´USM d´Alger, se sont fusionnés pour chanter une chanson nationale sur les Verts: Bladi sakna Qalbi. C´est le boom. La chanson est reprise en choeur dans les stades avec l´Equipe nationale et deviendra peu à peu l´hymne de la réussite des verts lors de la Coupe d´Afrique. La chanson est même diffusée sur les satellites arabes comme Al Jazeera Sport ou encore MBC de Mustpaha Agha sans aucun kopeck pour nos artistes d´un jour. Mais, ces jeunes chanteurs de stade, sans voix, sans producteurs et sans même une maison d´édition, ne gagneront rien et le tube est très vite piraté et vendu sur le marché sans aucun contrôle. Un autre groupe s´est également illustré durant cette période avec la chanson one two three, Viva l´Algerie avec chaba Sonia et cheb Mahfoud. Ils seront suivis dans leur démarche par cheb Amine Titi, qui s´était illustré notamment avec le titre Sakrane et Ayane et qui a voulu investir dans la chanson «verte» pour se faire une santé populaire. Des chebs et chabate qui chantaient dans les cabarets et les soirées et qui sortent de l´anonymat en chantant des chansons à la gloire des Verts. Des chanteurs qui sortiront pas riches de cette opérations puisque les clips réalisés pour un budget de 500.000 DA minimum, seront offerts gratuitement à la Télévision. La télévision possède actuellement plusieurs cassettes de groupes inconnus, mais dont le contenu et la chanson est médiocre pour être diffusés. Sur le plan qualité du produits seule chaba Sonia a su tirer son épingle du jeu En duo avec Mohamed Seghir, leur tube L´Algérie ya lamima a également fait un tabac. Un titre qui associe aussi bien l´histoire révolutionnaire de l´Algérie, l´amour du pays que la passion pour le football algérien. Des paroles bien étudiées et surtout de très belles voix du raï algérien. Ce n´est pas le cas de certains tubes qui sont passés à côté dans cet océan de tubes de l´été de la Coupe du Monde. Ainsi, les titres de Lotfi DK, Milano Torino et Kader Japonais et à un degré moindre celui chanté par Reda Sika et City 16 n´ont pas eu le succès escompté. D´autres comme cheb Yazid et Hamid Baroudi, ont voulu s´associer au phénomène en tapant fort une campagne de marketing agressive et des passages dans les JT de la radio et la télévision. Un phénomène qui disparaîtra après le Mondial, seuls les refrains des meilleures chansonnettes resteront encore dans les mémoires audio des Algériens. [email protected]