«Tout le mal infligé au moral des salariés et à l´image du groupe face à une concurrence mondiale impitoyable.» Christine Ockrent dans Le Figaro Christine Ockrent a finalement quitté l´Audiovisuel extérieur de la France (AEF), six mois après le vote massif de défiance des salariés de France 24 contre elle (à 85%). La déléguée générale de France 24 a jeté, en effet, l´éponge tout en refusant de démissionner. La célèbre journaliste a décidé de quitter l´AEF (Audiovisuel extérieur de la France) et France 24. «Je ne démissionne pas. Rien ni personne ne peut m´y contraindre. Et d´ailleurs, je ne vois pas pour quel motif! En revanche, j´ai décidé d´en finir avec la situation insupportable et totalement figée dans laquelle je me trouve du fait de la passivité du P-DG de l´Audiovisuel extérieur de la France et de ses organes sociaux. Après neuf mois de manoeuvres qui ont sali mon honneur et ma réputation, je prends acte de ma révocation déguisée et sans motif. Je le fais dans l´intérêt du groupe et des collaborateurs», déclare-t-elle dans Le Figaro. Actuelle numéro 2 de l´AEF, elle avait été mise sur la touche de l´entreprise par Alain Pouzilhac (numéro 1 de l´AEF) qui portait des soupçons sur elle dans une affaire d´espionnage informatique. Christine Ockrent a décidé de saisir le Tribunal de commerce pour les préjudices et dommages qu´elle dit subir depuis des mois, tout en maintenant une autre plainte pour harcèlement moral. Des ennuis qui ont commencé après la démission de son mari Bernard Kouchner des Affaires étrangères et qui constituaient, selon certains observateurs, comme sa véritable protection. Ce dernier, qui était l´invité de Jean-Michel Aphatie, sur RTL, s´est exprimé sur le départ de Christine Ockrent, et a tracé, à demi-mot, un lien entre son départ du gouvernement et ce qui arrive à sa femme. «Il y a des gens qui devaient vouloir se venger, d´une certaine indocilité, et qui l´ont fait. Et, en effet, je crois, je n´en dirai pas plus ce matin, je suis sûr qu´il s´agit d´un complot, au moins d´une connivence. En tout cas, je sais», commente l´ancien ministre des Affaires étrangères. Il ajoute surtout que ce qu´on a fait à sa compagne est profondément dégueulasse, ajoutant: «Alors que tout le monde sait qu´il s´agit d´une très grande professionnelle! Il y a des fois où certains pensent que les femmes doivent être soumises. Ce ne serait jamais arrivé avec un homme!» Ce départ a soulevé néanmoins une polémique inattendue, celle de la nouvelle présidente du Front National, Marine Le Pen, qui s´est violemment attaqué à Christine Ockrent, sur le fait que celle-ci est payée à ne rien faire depuis des mois (315.000 euros par an). Pire, la présidente du FN a exigé que Christine Ockrent rembourse l´argent public qui lui a été indûment versé (chaque mois payé à ne rien faire, Christine Ockrent a coûté au pays l´équivalent de 213 redevances audiovisuelles). Même s´il y a du vrai dans une partie de ces critiques, il reste que cette situation interne de l´Audiovisuel extérieur de la France, qui a alimenté la presse locale et internationale, a porté préjudice à l´image de l´audiovisuel français qui reste toute de même le plus prolifique depuis ces dernières années en Europe. [email protected]