«Le canal arabophone fut pour elle une chaîne subalterne.» Extrait de la tribune des journalistes de France 24 dans Le monde Les jours de Christine Ockrent à la tête de France 24, sont désormais comptés. 15 journalistes ont signé une tribune contre elle dans le quotidien Le Monde. Parmi les signataires, des noms très connus du PAF (paysage audiovisuel français) et des anciens de TF1 et France 2 tels que Gauthier Rybinski, éditorialiste politique internationale, Sylvain Attal, éditorialiste politique internationale, Roselyne Febvre, éditorialiste politique française, Stéphanie Antoine, chroniqueur économie, Soumaya Benaïssa, chroniqueur politique française, Vanessa Burggraf, présentatrice Le débat, Caroline de Camaret, chroniqueur Europe, Antoine Cormery, directeur Académie France 24, Julia Dorner, rédactrice en chef adjointe, Raphaël Kahane, présentateur, Mathieu Mabin, grand reporter, Aziza Naït-Sibaha, présentatrice, Arnaud Rivoire, présentateur, Christophe Robeet, chroniqueur Europe, Ygal Saâdoun, correspondant aux Etats-Unis. C´est un véritable désaveu pour la patronne de la télévision française, la numéro 2 d´Audiovisuel extérieur de la France (AEF). Visiblement, la plaidoirie de Christine Ockrent, jeudi dernier, devant l´Assemblée nationale n´a pas, et de loin, apaisé les choses. En se disant «victime» et en réitérant sa volonté de ne pas démissionner, elle suscite, en réaction, une tribune cinglante de 15 journalistes de France 24. Une charge impitoyable où ils décrivent le comportement de la manager au sein de France 24. «En l´espace de deux ans, elle a, de fait, mis à bas la cohésion de la rédaction», écrivent-ils. «Le canal arabophone fut pour elle une chaîne subalterne. Quant aux journalistes anglophones, ils étaient à ses yeux du menu fretin. Puis, de choix budgétaires et journalistiques hasardeux à la constitution d´un réseau éditorial parallèle clanique, en passant par la gestion caporaliste du dialogue social, elle a ébranlé les fondements mêmes de l´entreprise.» Avec cette nouvelle action, les salariés de France 24, ont affirmé que la page Ockrent est définitivement tournée. De son côté, Christine Ockrent se dit victime d´un «harcèlement moral» en visant l´attitude d´Alain de Pouzilhac, le P-DG d´AEF, et de Jean Lesieur, le patron de la rédaction de France 24, à son égard. À la suite de cette plainte, une trentaine de policiers ont perquisitionné France 24, AEF et le domicile d´Alain de Pouzilhac. Une intrusion policière massive, sans précédent, qui a profondément heurté la rédaction. Les auteurs de la tribune publiée dans Le Monde évoquent, du reste, cet épisode rocambolesque pour noter que la visite, parfois gênée, des fonctionnaires de police s´est soldée par la saisie de «quelques disquettes informatiques». Il y a quelques semaines, les salariés de France 24 ont entamé une grève et finirent par trancher au cours d´un scrutin à bulletins secrets: 85% des votants exprimèrent leur défiance envers Christine Ockrent, 54% leur confiance au P-DG Alain de Pouzilhac. Avec cette tribune, la page Ockrent est définitivement tournée. Mais celle-ci ne veut pas partir sans bénéficier de garanties de ne pas être poursuivie en justice. [email protected]