Quatre jeunes voleurs frappent en mai 2010 sur la voie rapide de Staouéli. Deux d´entre eux se battent en novembre 2010 et en février 2011... Chérif B, vingt et un ans, cultivateur, demeurant à Staouéli, Badredine.F., dix-neuf ans, chômeur et Sid Ali Himed, vingt ans, garçon de café à Staouéli sont en taule en compagnie de Baroudi, vingt-trois ans, chômeur. Les quatre détenus ont deux défenseurs, l´un, Maître Imaradène de Staouéli et l´autre, Maître Nassima Aïd de Chéraga qui avaient la lourde tâche de parer aux demandes de Zaïm le représentant du ministère public: sept ans d´emprisonnement pour vol, selon l´article 350 bis du Code pénal. Le comble pour ces quatre jeunes c´est que personne ne les avait surpris en flagrant délit de vol ni un quelconque témoin ne les avait vu opérer. Non, on ne pouvait imaginer que ces quatre individus puissent être cueillis à la suite d´un mauvais partage en novembre 2010 du butin du jour. Et comment cela s´était passé? En novembre 2010, Baroudi avait blessé Chérif B. à l´aide d´une arme blanche. Le film va continuer... Devant les gendarmes, B., Chérif avait montré un certificat médical de vingt jours en arguant du fait que la rixe qui l´a opposé à son acolyte Baroudi, avait pour raison le mauvais partage du butin. «Ah! Bon. Parce que vous aviez volé déjà?», questionne l´officier de la police judiciaire. C´est vite dit et vite fait. La présentation est immédiate. L´instruction voit la crim et la correctionnelle vaciller. On va vers le tribunal. Trois mois de détention provisoire et c´est le procès. Le mardi, Djazia Joumana Mezaâche, la présidente de la section correctionnelle de Chéraga de la cour de Blida, signifie l´inculpation au quatuor de détenus dont la jeunesse bouleverse les présents dont la grosse majorité est constituée de vieux parents venus soutenir leurs rejetons devenus des parias que la société rejette jusqu´à ce qu´ils aient payé leurs méfaits. L´un après l´autre, Chérif B. Baroudi, Badredine H. et Sid-Ali H. racontent dans le détail, les attaques sur la voie rapide de Staouéli, Bouchaoui.... Celui qui sera le plus prolixe sera condamné à une peine d´emprisonnement ferme de cinq ans. Et ce Chérif B. était heureux de son sort surtout qu´il avait eu cet inattendu réflexe de tout reconnaître. D´habitude, nous assistons à des jeunes qui disent tout aux éléments de la police judiciaire et le procureur avant de nier à la barre, mettant souvent leurs avocats dans une position inconfortable. Cette fois, tout le monde a joué franc-jeu. Ainsi, les éléments de la police judiciaire et le ministère public ont été incapables d´élucider les attaques de la région ouest d´Alger, sur la voie rapide et ce sont les jeunes jaloux et déçus de ne pas avoir goûté à la «tarte» qu´est le butin qui ouvriront le sésame de la découverte de la bande de la voire rapide! Il fallait le faire et ils l´ont fait. D´ailleurs, tout comme son aîné Maître Imaradène, Maître Nassima Aïd-Lagoun a subjugué et le tribunal et son client Chérif B. avant de se tourner vers la parquetier Zaïm: «Vous pavoisez? Il n´y a pas de quoi! Vous n´y êtes pour rien dans l´arrestation et la neutralisation des inculpés. Sans le coup de couteau de Baroudi à l´encontre de Chérif B., vous seriez dans votre bureau en train d´entendre un dealer ou un auteur de conduite en état d´ivresse!», avait-elle sifflé, un très beau sourire illuminant son visage d´ange réveillé. Mezaâche, elle, en juge réservée, avait plutôt grimacé que souri. Une semaine après, elle reviendra avec un verdict qui a satisfait tout le monde: relaxe pour Sid-Ali Himed et cinq ans d´emprisonnement ferme pour les trois autres larrons. Chérif B., lui, jubilait! Il s´attendait à sept ans, il n´a écopé que de cinq! Ben, voyons!