Les Algérois constatent, à leurs dépens, qu'une réplique peut atteindre 5,8 degrés sur l'échelle de Richter. Une forte réplique du séisme de Boumerdès a été ressentie hier, à 7h 57, dans tout le centre du pays. La secousse, de 5,2 sur l'échelle de Richter, a eu pour épicentre la région de Zemmouri selon le Craag. L'Observatoire de Strasbourg indique, quant à lui, une magnitude de 4,7. Moins de 15 heures avant, c'est-à-dire avant-hier mardi à 18h 11, une autre secousse tellurique de 5,8 sur l'échelle de Richter avait été enregistrée. La puissance de cette réplique a créé un véritable mouvement de panique dans tout l'Algérois. Mais c'est à Réghaïa que le choc a été le plus durement ressenti. Un immeuble de 15 étages s'est écroulé, ensevelissant trois citoyens qui s'y trouvaient lorsque la terre a tremblé. Les équipes de secouristes ont accouru vers l'endroit, et l'on affirme avec certitude que l'une des victimes de cette secousse était vivante. On signale tout de même plus de 330 blessés, qui l'ont été généralement par le fait de la panique qui a suivi la réplique. Ces personnes étaient toutes sorties des hôpitaux, hier. La protection civile a lancé un nouvel appel à la population pour «garder son calme» et à ne pas paniquer lors des fortes répliques enregistrées ces jours-ci à Alger et sa région. Il semble, en effet, que le discours qui se veut apaisant des responsables du Craag, n'ait pas eu l'effet escompté. La population sensible à la rumeur et aux propos «tranchés» d'experts intervenant sur les chaînes de télévisions françaises, demeure fermée aux arguments du Craag qui, disons-le, n'a pas jugé utile de renseigner les citoyens sur l'éventualité de très fortes répliques. On se souvient que le jour même du séisme, les spécialistes algériens avaient mis en exergue la persistance des secousses pendant un laps de temps indéterminé, mais avaient, par la même occasion, déclaré que les fameuses répliques allaient être insignifiantes. Cependant, les Algérois constatent, à leurs dépens, qu'une réplique peut atteindre jusqu'à 5,8 degrés sur l'échelle de Richter. Le ton rassurant de M.Yellès, directeur du Craag, interrogé par la télévision nationale après les deux dernières secousses, ne semble pas faire d'effet auprès de la population. Il a annoncé, au même titre que tous les sismologues mondiaux, la persistance de ce phénomène, tout en insistant que les prochaines secousses n'atteindraient pas la magnitude de 6,8. Mais il faut croire que ce n'est pas suffisant pour tranquilliser des millions de citoyens qui constatent que la puissance des répliques ne diminue pas, mais, au contraire, se rapproche de la magnitude du séisme du 21 mai dernier. Il n'en fallait pas plus pour créer une situation de panique permanente dans tout le centre du pays. Il est évident que les séquelles psychologiques générées par cette situation ne seront pas infimes. Des milliers de citoyens sont terrorisés à l'idée que ces «petites» puissent durer des semaines, voire des mois.