Tanger devient la Mecque des élues locales Les femmes sont en train de changer les comportements traditionnels ainsi que la nature du service public. Les femmes africaines discutent de leur avenir. Comment devenir influente et accéder aux centres de décision. C´est la problématique développée hier par les participantes au premier forum des femmes élues locales qui se déroule à Tanger au Maroc. Plus de 600 représentantes et élues, venant de différents pays, ont participé à ce rendez-vous. Sous le thème «Millénaire pour le développement et bonne gouvernance: rôle et responsabilité du leadership féminin», cet événement a coïncidé avec la célébration de la Journée internationale de la femme. Le choix de cette date n´est pas fortuit, c´est l´occasion idoine de sortir de l´ombre l´action de la femme et sa contribution dans le développement de la société. Elues locales, maires, conseillères, députées, représentantes de mouvement associatif ont passé en revue leur processus d´évolution dans la société. Les intervenantes au forum étaient unanimes concernant le rôle important de l´élément féminin. «Les femmes d´Afrique représentent un potentiel important pour le développement durable», a reconnu la présidente de l´ONU femmes, Mme Michelle Bachellet. Dans un message adressé aux participantes, Mme Bachellet a salué l´effort déployé par les femmes élues. «Les femmes sont en train de refaçonner la dynamique sociopolitique et de changer les comportements traditionnels ainsi que la nature du service public.» Malgré ce progrès, la représentante de l´ONU reconnaît que la femme africaine, comme partout ailleurs, est confrontée à des contraintes d´ordre familial, juridique et culturel qui entravent sa participation à la vie politique. Selon elle, le nombre des femmes élues a augmenté, mais reste en deçà des ambitions fixées. Cette présence est garantie actuellement par la politique des quotas. Mme Bachellet a appelé les responsables à garantir l´égalité des chances en facilitant pour les femmes l´accès aux services et au financement. Le secrétaire général de l´organisation des Cités et Gouvernements locaux unis d´Afrique (Cglua), a, de son côté, reconnu les progrès réalisés par les femmes au niveau local. «Nous savons depuis longtemps que la femme est l´avenir du monde, elle est aussi son début», a-t-il affirmé en préambule. Pour lui, il est temps de fournir les moyens et les mécanismes pour permettre à la femme de devenir un véritable leadership dans la société. Il a rappelé que cette rencontre qui se tient au lendemain du lancement de la dernière institution onusienne ONU-femmes, sera l´occasion pour les femmes de débattre de différentes questions qui les concernent, d´échanger les expériences et les bonnes pratiques et faire des propositions concrètes à même d´alimenter la feuille de route de l´ONU-Femmes. Les travaux du forum qui se déroulent pendant trois jours offrent aux femmes un espace de discussion pour exposer leurs préoccupations. Des ateliers se penchent sur les différentes problématiques portant sur les femmes élues locales face aux défis du développement humain et durable et de la bonne gouvernance locale. Deux panels traitent notamment du leadership féminin en tant qu´enjeu pour le développement de l´Afrique et aussi des liens entre la décentralisation, la bonne gouvernance et la réalisation des Objectifs du Millénaire». Un autre atelier est chargé uniquement de préparer les textes constitutifs et de la mise en place des instances du Réseau des femmes élues locales d´Afrique. C´est le projet phare qui sanctionnera les travaux de ce premier forum et qui est l´une des recommandations du dernier sommet Africités de l´organisation Cglua tenu en 2009 à Marrakech. Cette organisation veut réellement contribuer au développement des compétences locales en Afrique, en particulier les femmes. Elle consacre cette année le concours Harrubuntu, prix porteur d´espoir et créateur de richesses africain, aux femmes élues. L´objectif est de valoriser et d´encourager les réelles forces du changement au niveau local.