Affaire à suivre. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué hier, à Alger, au sujet des personnes condamnées jeudi dernier à Annaba pour intelligence avec l´étranger et atteinte à la sécurité de l´Etat, que l´affaire restait ouverte au plan diplomatique. «L´affaire a été jugée par la justice algérienne (...) qui a ainsi tranché vis-à-vis de ces Algériens qui sont entrés en contact (avec des parties étrangères), mais reste ouverte au niveau diplomatique jusqu´à à ce qu´elle soit éclaircie», a dit M.Medelci lors d´une conférence de presse animée conjointement avec son homologue cubain. «C´est une affaire sensible qui sera remise entre les mains de qui de droit», a ajouté le ministre, sans plus de précisions. Une peine de 10 ans de prison ferme avait été prononcée jeudi dernier à Annaba à l´encontre de trois individus inculpés «d´intelligence et de trahison» dans une affaire liée à la sécurité de l´Etat, selon une source judiciaire. Une quatrième personne, une femme, mise en cause dans cette affaire pour non-dénonciation de crime, a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis. L´Algérie dément toute implication L´Algérie, par le truchement du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a formellement démenti hier, son implication de près ou de loin aux côtés des forces d´El Gueddafi. Les autorités algériennes sont accusées par les rebelles libyens de fournir une aide au colonel El Gueddafi. «Je tiens encore une fois à démentir de la manière la plus catégorique et la plus ferme possible une quelconque implication de l´Algérie dans cette prétendue opération de mercenariat. Ces informations renouvelées de manière cyclique par différents médias et canaux n´ont aucun fondement», a-t-il indiqué. Les insurgés libyens ont affirmé, hier, avoir capturé 15 mercenaires algériens à Ajdabiya et en avoir tué trois pendant de violents combats samedi dernier dans cette ville, dans l´est du pays, en ajoutant que l´Algérie «fermait les yeux» sur la venue de mercenaires. Le procureur de la République avait requis la peine capitale à l´encontre des trois premiers inculpés et 5 ans de prison ferme pour le quatrième. Les faits remontent à juillet 2009 lorsque le nommé Boucharma Khemissi, 41 ans, sans profession, se rend aux services de la sûreté de la wilaya d´El Tarf pour une déposition dans une affaire touchant à la sécurité du pays. Le concerné révéla aux policiers ses rapports avec une représentation diplomatique étrangère à laquelle il reconnaît avoir remis des documents ainsi que des photographies de sites stratégiques et sécuritaires pour le compte du consulat général de France à Annaba. Dans sa déposition, il cite deux de ses camarades, B.K. et H.R., qui ne tarderont pas à reconnaître les faits qui leur sont reprochés. Selon l´arrêt de renvoi, Boucharma Khemissi s´est vu confier par un diplomate étranger la mission de se faire passer pour un militaire et de faire une déclaration mensongère à propos de l´assassinat par des groupes terroristes des sept moines de Tibhirine, en mars 1996. Le ministre a assuré que son département va continuer à enquêter sur ce dossier pour connaître les arrière-pensées du consulat de France. «Nous démentons formellement toute implication de notre consulat général à Annaba dans cette affaire rapportée par la presse algérienne», avait déclaré à l´époque le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères dans un point de presse. S´exprimant au sujet de la Libye, M.Medelci s´est dit favorable à un règlement politique. «Nous sommes entièrement d´accord avec l´Otan que la solution politique reste l´option idéale pour régler la situation en Libye.» Ce sujet était au centre des discussions tenues hier entre M.Medelci et son hôte cubain. L´émissaire du président cubain, Bruno Rodriguez Parilla, affirme qu´il «partage la même appréciation que M.Medelci». «Très tôt, Cuba a dénoncé le danger que représentait la possibilité d´une intervention militaire en Libye et, aujourd´hui, on avance le prétexte de la protection des civils pour envahir un pays souverain», a observé M.Parilla.