Photo : Makine F. Les deux ministres ont appelé dans leurs interventions à un cessez-le-feu « immédiat » dans le territoire libyen et un retour des parties antagonistes à la table des négociations « le plus rapidement possible ». Medelci affirme avoir évoqué « longuement » la situation en Libye lors de l'entretien qu'il a eu avec son homologue cubain : « Nous avons accordé dans nos entretiens plus d'attention à la situation en Libye en exprimant le souhait, partagé de manière très forte par les délégations cubaine et algérienne, pour que puissent cesser, le plus rapidement possible, les combats et démarrer un processus de dialogue entre les parties dans ce pays frère ».Les deux parties ont soutenu pleinement, poursuit le Ministre, la démarche de l'union africaine (UA) qui a dépêché, hier, cinq de ses membres à tripoli pour un éventuel compromis à la crise qui secoue ce pays depuis deux mois. «C'est la concrétisation d'une séquence de l'Union africaine à travers ce déplacement à Tripoli dans l'objectif de parvenir à un cessez-le feu durable. L'essentiel est de préserver l'unité du peuple libyen et l'Algérie apportera tout son soutien », dira Mourad Medelci affichant son accord avec l'Otan « qui parle aujourd'hui d'une solution politique à la crise », a-t-il enchaîné. Pour le Ministre « la diplomatie algérienne dans ce conflit se range du côté de la diplomatie africaine et la médiation de l'UA y est importante ». L'appréciation algérienne à l'égard de la crise libyenne semble partagée par la partie cubaine. Bruno Rodriguez Parilla qui exprime la préoccupation de son pays de l'état actuel en Libye, indique que « Cuba a dénoncé le danger que représentait la possibilité d'une intervention militaire en Libye et, aujourd'hui, on avance le prétexte de la protection des civils pour envahir un pays souverain ».Pour le Ministre cubain, « ceux qui interviennent militairement en Libye sont ceux qui ont tué des millions en Irak, en Palestine et en Afghanistan ». Pour ce qui est des relations bilatérales, Mourad Medelci souligne l'élargissement de la coopération avec le Cuba à d'autres secteurs à l'image de l'Agriculture, la pêche, les Ressources en eau, les TIC et la Recherche scientifique. Il fera savoir que la 17ème Commission mixte qui se tiendra prochainement à la Havane, se penchera sur l'introduction de ces secteurs précis dans la coopération Algéro-cubaine. PERSONNES ACCUSEES D'ESPIONNAGE : «L'AFFAIRE RESTE OUVERTE AU PLAN DIPLOMATIQUE» Interrogé hier au sujet des personnes condamnées jeudi dernier à Annaba pour intelligence avec l'étranger et atteinte à la sécurité de l'Etat, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a expliqué que cette affaire mérite encore plus de temps sur le plan diplomatique du moment que des détails restent à éclaircir.«L'affaire a été jugée par la justice algérienne qui a tranché vis-à-vis de ces Algériens qui sont entrés en contact avec des parties étrangères mais reste ouverte au niveau diplomatique jusqu'à ce qu'elle soit éclaircie», a indiqué le ministre affirmant que cette affaire «sensible» sera remise entre les mains de qui de droit.Une peine de 10 ans de prison ferme avait été prononcée, rappelons-le, à l'encontre de trois individus inculpés. Une quatrième personne, une femme, mise en cause dans cette affaire pour non-dénonciation de crime, a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis. Le procureur de la République avait requis la peine capitale à l'encontre des trois premiers inculpés et 5 ans de prison ferme pour le quatrième. Les faits remontent à juillet 2009 lorsque le nommé Boucharma Khemissi, 41 ans, sans profession, se rend aux services de la sûreté de la wilaya d'El Tarf pour une déposition dans une affaire touchant à la sécurité du pays. Le concerné révéla aux policiers ses rapports avec une représentation diplomatique étrangère à laquelle il reconnaît avoir remis des documents ainsi que des photographies de sites stratégiques et sécuritaires. Dans sa déposition, il cite deux de ses camarades, B.K et H.R, qui ne tarderont pas à reconnaître les faits qui leur sont reprochés. Selon l'arrêt de renvoi, Boucharma Khemissi s'est vu confier par un diplomate étranger la mission de se faire passer pour un militaire et de faire une déclaration mensongère à propos de l'assassinat par des groupes terroristes des sept moines de Tibhirine, en mars 1996.