Le PT est d'accord avec la position officielle de l'Algérie sur la situation en Libye. La présidente du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune est intervenue hier à la Radio nationale pour signifier qu´une menace viendrait des 900 km de frontières partagées avec la Libye. De là provient même une menace contre l´intégrité territoriale de l´Algérie, a-t-elle mis en garde. Elle avertit aussi contre l´ingérence étrangère. «Il y a des pressions qui s´exercent sur nous pour s´immiscer dans cette guerre», a souligné Mme Hanoune. L´invitée de la Radio doute de la légitimité de certaines organisations censées assurer la paix là où des conflits ont éclaté au grand jour. «Tout le monde est en train de constater à quoi sert l´ONU, à qui sert cette chose, ce machin qui donne l´aval à toutes les guerres et qui est complètement dépassé. Cela nous fait rire de parler de la légalité internationale», dit-elle. Elle partage la position de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères ayant récemment affirmé que l´Algérie a agi sur la base des principes universellement reconnus, dont celui du respect de la souveraineté des pays. «Nous sommes entièrement d´accord sur la position officielle de l´Algérie sur la situation en Libye. Une position contre l´ingérence», a précisé la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Elle n´a pas manqué de fustiger les pays capitalistes qui ne cessent de convoiter les richesses libyennes. «Les grandes puissances vendent les armes à toutes les parties en conflit. La crise du système capitaliste est féroce en ce moment, elles ont donc besoin de relancer l´industrie de l´armement», a-t-elle expliqué. Si le vent de la révolution qui tourne sur le monde arabe persiste, Mme Hanoune bannit toutefois l´expression «printemps arabe». En guise d´argument, elle affirme que «le concept est raciste. Comme si les peuples étaient là, soumis à des régimes dictatoriaux et attendent que quelque chose se passe. Ils sont comme tous les peuples. Il y a des similitudes entre des pays arabes et d´autres européens par rapport, notamment à l´orientation économique». La secrétaire générale du PT a qualifié de «vraie» la révolution en Tunisie par laquelle le changement est devenu possible. «Une révolution sociale qui a posé la nécessité de se débarrasser d´une dictature qui était soumise à l´Union européenne, au FMI et aux grandes puissances. Une révolution que nous soutenons». «La destitution de Hosni Moubarak en Egypte, a poursuivi Mme Hanoune, a été contrariée par la prise du pouvoir par l´armée. Dans les autres pays, il y a des soulèvements populaires. Il y a des aspirations à la liberté et à la démocratie». Quant à la Libye, la SG du PT parle d´une «guerre civile réactionnaire». Selon elle, le peuple libyen est sous les bombes de l´Otan. On ne peut pas comparer la Tunisie, la Syrie, le Yémen ou la Libye. Il s´agit de situations différentes. Il y a un plan de partition de l´Africom, a-t-elle relevé.