La réaction d'El Gueddafi était intervenue après la destruction, vendredi, de huit navires dans plusieurs ports du pays dans le cadre des opérations destinées à protéger les civils de la répression. L´Otan a poursuivi ses raids dans la nuit de samedi à hier sur le port de Tripoli, tandis que le régime de Mouamar El Gueddafi dénonçait le «siège» maritime de la Libye imposé par l´Alliance atlantique. La réaction d´El Gueddafi était intervenue après la destruction vendredi de huit navires dans plusieurs ports du pays dans le cadre des opérations destinées à protéger les civils de la répression. «Les huit navires détruits appartiennent aux gardes-côtes libyens et ne dépassent pas les cinquante mètres de long», a assuré le commandant Omran Al-Ferjani, chef des gardes-côtes, lors d´une conférence de presse. Parmi eux, se trouve seulement une frégate de la marine d´une centaine de mètres de long, qui était au port de Tripoli pour entretien, a-t-il affirmé. Selon le commandant, la Libye subit un «siège maritime». Aucun navire de la marine ou des gardes-côtes n´a quitté son port depuis le 25 mars, date à laquelle «nous avons reçu une notification de l´Otan interdisant à nos bateaux de naviguer, même dans les eaux territoriales», a-t-il expliqué. L´Otan a mené des raids dans la nuit de samedi à dimanche sur le port de Tripoli et sur la résidence du colonel Mouamar El Gueddafi, près du centre de la capitale, selon un responsable libyen. «Il y a eu deux raids sur le port et Bab Al-Aziziya», résidence du colonel El Gueddafi, qui a été la cible de bombardements de l´Otan à plusieurs reprises. Vendredi, l´Otan avait annoncé avoir coulé huit navires de guerre lors d´attaques coordonnées dans la nuit de jeudi à vendredi, assurant n´avoir pas eu «d´autre choix» compte tenu du «recours de plus en plus fréquent à la force navale» par Tripoli. Les raids de l´Otan ont permis de stabiliser la ligne de démarcation sur le front Est, entre Brega et Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de la «capitale» rebelle, Benghazi, et d´aider les insurgés à desserrer l´étau autour de Misrata, la grande ville rebelle assiégée à 200 km à l´est de Tripoli. En cherchant à couper les chaînes de ravitaillement des forces pro-El Gueddafi, l´Otan a aussi provoqué depuis plusieurs semaines une pénurie de carburant qui crée des tensions dans l´ouest du pays, majoritairement contrôlé par le régime. Samedi, un bus officiel transportant trois journalistes étrangers a été pris à partie par une foule en colère à l´entrée de la ville de Zouara, à 100 km à l´ouest de Tripoli, quand une journaliste de télévision chinoise a sorti une caméra pour filmer une longue file d´attente devant une station service. De plus en plus critique vis-à-vis des opérations de l´Otan, l´Union africaine (UA) a annoncé qu´elle tiendrait un sommet extraordinaire consacré en particulier à la Libye, les 25 et 26 mai à Addis Abeba. Tripoli avait sollicité ce sommet en avril afin de trouver une solution africaine à la crise. L´UA a engagé une médiation autour d´une «feuille de route» acceptée par M.El Gueddafi mais rejetée par les rebelles, qui réclament le départ du dirigeant en préalable à toute discussion. Dans une lettre aux leaders du Congrès américain vendredi, le président Barack Obama a demandé leur soutien pour la poursuite des opérations militaires en Libye, le délai légal de 60 jours d´intervention sans autorisation parlementaire ayant été dépassé. Washington a jugé «légitime et crédible» le Conseil national de transition (CNT), l´instance dirigeante de la rébellion libyenne, tout en s´abstenant de le reconnaître comme unique interlocuteur, comme l´ont fait la France, le Qatar, l´Italie, la Gambie et le Royaume-Uni.