Une nouvelle mouture est envisagée pour la saison 2004-2005. Serait-ce la dernière? L'interrogation est vraiment de mise face à l'instabilité chronique d'une compétition qui n'arrive pas à se fixer. Passe encore que l'on revienne à la formule d'une unique division 2 , mais pourquoi diable vouloir toucher à la division1 - dont la composante actuelle est loin d'être représentative de la hiérarchie du football national - pour chercher à l'augmenter encore de deux unités? En effet, pourquoi vouloir une D 1 à 18 clubs, lorsque les 16 actuels sont loin, même très loin, de répondre aux critères d'un cahier des charges? On est convaincu que si, effectivement, la Fédération algérienne de football et la Ligue nationale de football se hasardent à soumettre les associations à un cahier des charges, ou encore à un véritable contrôle de gestion de leurs finances, très peu d'entre elles obtiendraient le quitus pour demeurer en D1. En effet, n'est-il pas temps d'établir enfin des normes obligatoires pour tout club prétendant au championnat national, exiger de lui un budget en conformité avec les ressources réelles du club, pour, entre autres, comprendre, à tout le moins, comment des associations qui déboursent des dizaines de millions de dinars chaque saison dans «l'achat», hors de prix, de fausses stars, se signalent dans le même temps, -au cours de l'année sportive-, par des crises de liquidités aiguës devenues chroniques. Dès lors, prétendre porter le nombre des clubs à 18 c'est simplement se risquer dans l'aventurisme. Car, il semble que la FAF et la LNF ont d'autres missions plus urgentes à accomplir, comme celle d'assainir le milieu du football national, de veiller à l'éthique et aux règles de base qui s'imposent à tous, que de se laisser enfermer dans le diktat des clubs. C'est même leur mission primordiale, celle d'établir enfin une règle stricte du professionnalisme qui s'impose à tous les clubs, qui doivent justifier autant devant les autorités de la ligue et de la fédération, que du fisc, (les impôts) les dépenses saisonnières hors normes. Comme il appartient d'avertir que les clubs ne répondant pas aux normes en vigueur, (elles doivent bien exister), qu'ils sont éligibles à la rétrogradation en division inférieure s'ils ne répondent pas au cahier des charges. Sous d'autres cieux, l'accession sportive n'est pas déterminante si elle n'est confortée par une solide assise financière. Nous n'en sommes pas encore là? Facile à dire. Cela fait même des années qu'on nous dit que désormais la rigueur est le maître mot à qui veut bien l'entendre. Aussi, il faut d'abord savoir ce que l'on veut et de quels moyens dispose-t-on pour construire l'assise du football d'élite et la constitution d'une D 1 où les règles du jeu s'imposeront à tous sans exception. Avons-nous actuellement cette D 1 exemplaire? Certes, non ! Dans ce contexte, où tout reste à créer, la proposition d'une D2 à un groupe unique est, indubitablement, en l'état actuel des choses, un objectif stratégique entrant de plain-pied avec la mise en oeuvre d'une véritable pyramide répondant aux critères du football d'élite. Toutefois, rien n'oblige, - du moins dans un premier temps -, de prévoir sa composante à 18 membres comme on le laisse entendre, alors le nombre de 16 formations est déjà par lui-même aléatoire, du fait du persistant problème de moyens. En fait, l'important c'est d'abord d'avoir une Division 2, antichambre de l'élite, ouverte et capable de produire un championnat de qualité. Reste le fait que, du moment que les associations de la D 2 seront soumises au même cahier des charges que celles du palier supérieur, on ne voit pas comment, alors que peu d'équipes de l'élite répondent à ses spécifications, comment, celles appelées à se produire en D 2 pourront, a fortiori, remplir ces conditions? Aussi, si D 2 il y a, il vaut mieux qu'elle débute avec 12 clubs voire, au maximum, 14. En effet, n'est-ce pas la LNF, outre les clubs, qui se plaint de la modicité de ses ressources, jusqu'à suggérer de créer une ligue intermédiaire pour gérer le reliquat des clubs des trois actuelles D 2 qui n'accèderont pas à la future division 2 à groupe unique? N'est-ce pas bizarre que, sous le prétexte de ce peu de moyens, on suggère la création d'une autre entité intermédiaire entre D1 et D2 et les Régionales 1? On veut réduire les dépenses en créant une ligue qui sera aussi lourde à gérer et aussi budgétivore que le sont déjà la FAF, la LNF et les ligues régionales. Voilà qui n'est guère sérieux. A-t-on songé au coût que va induire déjà la création des ligues régionales de Annaba, Blida et Saïda, pour y ajouter une ligue zonale? Allons, soit la LNF a les moyens de gérer trois divisions nationales ce qui, au plus ne fera jamais que 72 à 78 clubs, d'autant que leur nombre peut être allégé en revenant au système, pour la D 3, aux deux groupes traditionnels (Centre-Est et Centre-Ouest), soit ces moyens n'existent pas, alors on ne voit pas comment ils sont indisponibles pour la LNF mais existeraient pour une énième structure de direction? L'échelle des valeurs actuelles, FAF, LNF, Ligues régionales (9) et Ligues de wilaya (48) n'a nul besoin d'une structure intermédiaire, - pour gérer au maximum 48 clubs -, qui n'a pas sa place dans le schéma footbalistique national et qui ne saurait qu'être provisoire. Vraiment, la FAF et la LNF sont fortes pour créer les faux problèmes lorsqu'il leur était loisible, dès la saison 2003-2004 , de créer cette fameuse D 2 à groupe unique. Cela n'a pas été fait et maintenant les autorités du football ouvrent la voie à tous les débordements en ne sachant pas comment remettre l'ordre et la transparence dans la maison du football national. De fait, il est uniquement question de règles à respecter et de normes qui s'imposent à tous, comme de les faire appliquer par tous. En remettant sur le tapis une énième mouture du système de compétition, les instances du football donnent l'impression qu'il y aurait d'autres priorités que celles consistant à organiser et à professionnaliser le football national.