L'Algérie se distingue en matière des droits de la femme, estiment les Nations unies. Les développements législatifs, institutionnels et politiques récents en Algérie reflètent l´intention du gouvernement algérien d´honorer avec «diligence» ses obligations en matière de promotion et de protection des droits des femmes, a estimé à Genève la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence à l´égard des femmes, Mme Rashida Manjoo. Suite à sa visite effectuée en Algérie du 1er au 10 novembre 2010, la rapporteuse spéciale a émis ce constat devant la 17e session ordinaire du Conseil des droits de l´homme qui s´est tenue du 30 mai au 17 juin 2011. Les réformes législatives (Codes de la famille, de la nationalité et pénal) et les développements institutionnels, la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l´homme (Cncppdh), (service du ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine et le Conseil national chargé de la famille) visent à éliminer les inégalités entre les hommes et les femmes, a précisé Mme Manjoo. L´ambassadeur, représentant permanent de l´Algérie à Genève, Driss Djazaïri, a rappelé que la visite en Algérie de Mme Manjoo répondait à une invitation du ministre des Affaires étrangères, lancée en mars 2010 devant le Conseil des droits de l´homme. Elle traduisait, si besoin est, la volonté de l´Algérie de respecter ses engagements en matière de droits de l´homme et de coopérer avec les mécanismes du Conseil onusien des droits de l´homme (CDH). Cet organe examine périodiquement la situation des droits de l´homme dans chacun des 192 Etats membres de l´ONU. Lors de cette séance du Conseil des droits de l´homme consacrée au point III, relatif aux observations du gouvernement algérien sur le rapport de Mme Manjoo, Djazaïri s´est félicité que la rapporteuse spéciale de l´ONU ait été la première à réagir positivement à l´invitation de l´Algérie. Il a salué l´impulsion qu´elle donne à la promotion des droits de l´homme ainsi qu´à l´éradication de la violence contre les femmes, soulignant que l´Algérie est activement engagée dans la lutte contre cette forme particulièrement répréhensible de violence. M.Djazaïri a ajouté que les réformes lancées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le 15 avril dernier, visent à approfondir la démocratie, à renforcer les bases de l´Etat de droit, à réduire les disparités et à consolider la jouissance des droits de l´homme à travers le pays. Il a précisé, qu´en plus de la levée de l´état d´urgence, une instance de haut niveau s´attelle depuis le 21 mai à recueillir les avis des partis politiques et représentants de la société civile sur les réformes, notamment la révision de la Constitution, et qu´en application d´un amendement récent de la Constitution, une loi organique est prévue pour inclure au moins 30% de femmes dans les assemblées élues. Mme Manjoo, professeur à l´université de Cap Town (Afrique du Sud), a été désignée en 2009 par le Conseil des droits de l´homme pour une mission de suivi, pays par pays, de la question de la violence à l´égard des femmes. Au cours de son séjour en Algérie, la rapporteuse spéciale de l´ONU s´était entretenue avec les représentants des différentes institutions gouvernementales en charge de la thématique de la violence contre la femme et de la société civile. Elle avait déclaré que l´Algérie s´est «distinguée» dans la promotion de l´égalité des genres, notamment en ce qui concerne l´accès aux opportunités dans les domaines économique et éducatif. «L´Algérie respecte ses obligations internationales et prend ses engagements très au sérieux et mon invitation en est la preuve», avait-elle souligné. Mme Manjoo avait relevé la nécessité d´un «large débat» autour de cette question pour élaborer les «meilleures solutions de prévention, protection et compensation».