Hier était le dernier jour pour déposer sa candidature à la succession du Français Dominique Strauss-Kahn. Elle doit arriver avant minuit, heure de Washington (04h GMT aujourd'hui). Le Fonds monétaire international se dirigeait hier, sauf surprise, vers un duel entre le Mexicain Agustin Carstens et la Française Christine Lagarde pour prendre le poste de directeur général de l´institution. Hier, était le dernier jour pour déposer sa candidature à la succession du Français Dominique Strauss-Kahn. Elle doit arriver avant minuit heure de Washington (04h GMT aujourd´hui). Entrés en lice très tôt, Mme Lagarde et M.Carstens se disputeront selon toute vraisemblance les voix des 24 membres du conseil d´administration du FMI. «Nous avons clairement deux candidats remarquables», estime Domenico Lombardi, professeur d´économie et ancien conseiller du FMI. Mme Lagarde, ministre des Finances depuis quatre ans, peut faire valoir une expérience solide au sein du G20 et de la zone euro. Le soutien des sept administrateurs de l´Union européenne lui est acquis. Toutefois, l´ouverture en France d´une éventuelle enquête pour abus d´autorité visant Mme Lagarde ternirait sa candidature. La Cour de justice de la République (CJR) a renvoyé hier au 8 juillet sa décision sur l´ouverture éventuelle d´une enquête la visant sur sa gestion controversée du litige entre l´ex-homme d´affaires Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais au sujet de la vente, en 1993, d´Adidas. A Lisbonne, où elle se trouvait pour une réunion de la Banque africaine de développement (BAD), Mme Lagarde s´est dite malgré tout confiante pour sa candidature. «Cela ne me fait ni chaud ni froid. Cela donnera un peu plus de temps à ceux qui doivent regarder l´ensemble des pièces du dossier (...) Cela ne change strictement rien», a-t-elle déclaré. M.Carstens, qui cumule quatre ans et demi à la tête du ministère des Finances puis de la Banque centrale du Mexique, «a plus d´expérience» au sein des institutions financières internationales, estime Fred Bergsten, directeur du Peterson Institute, un centre de recherches de Washington sur l´économie internationale. Il avait accédé au poste de directeur général adjoint du FMI (numéro trois du Fonds) en 2003, époque où Mme Lagarde était encore avocate. Un troisième candidat déclaré, le président de la Banque centrale du Kazakhstan, Grigori Martchenko, ne devrait pas leur faire d´ombre. Il a annoncé sa candidature le 19 mai par un message sur son téléphone portable, n´a pas fait campagne depuis, et a déclaré jeudi au quotidien britannique Daily Telegraph qu´il était «plus ou moins acquis» que Mme Lagarde allait être désignée. Des Etats membres parmi les plus importants, au premier rang desquels les Etats-Unis, le Japon et la Chine, se donnent encore du temps pour se prononcer. Le FMI s´est fixé pour objectif de désigner un nouveau dirigeant le 30 juin. Le FMI prévoit de publier le nom des candidats en début de semaine prochaine, s´il y a trois candidats ou moins. M.Martchenko a laissé entendre qu´il pourrait ne pas en faire partie. S´il y avait quatre candidats ou plus, le conseil d´administration se donnerait une semaine pour se mettre d´accord sur trois personnes, les mieux placées, qu´il veut entendre à Washington. Pour Colin Bradford, économiste spécialiste du FMI, «ce serait une surprise qu´un candidat apparaisse à la dernière minute» et se lance dans une campagne avec trois semaines de retard sur M.Carstens et Mme Lagarde. Les Etats-Unis et l´Europe se partagent, selon les termes d´une convention non écrite, la direction du FMI et la présidence de la Banque mondiale depuis 1946. La tradition pourrait durer encore un peu. L´Union européenne a appuyé très fortement sa candidate et «dans ces circonstances, il est difficile de gagner contre Christine Lagarde», souligne M.Bradford. Mais cette tradition est très critiquée.