La «pseudo-délégation» hôte de Benflis a essuyé les tirs croisés des délégués de l'interwilayas. Elle a néanmoins réussi à ouvrir le débat sur la sortie de crise. Ainsi donc, la «pseudo-délégation» a été vilipendée par les délégués, qui ont appelé à sa mise en quarantaine, comme ils dénient aux «pseudo-négociateurs» toute légitimité pour parler au nom du mouvement. Abordant les actions entamées le 5 octobre dernier, qualifiées de «réussite» par les délégués, notamment la grève générale suivie massivement en Kabylie, l'interdiction de la marche des délégués a été différemment appréciée. Alors que certains parlaient d'en finir avec les marches et d'enclencher la désobéissance, civile graduelle, à travers le non-paiement des impôts et des factures d'eau ainsi que la mise en quarantaine des représentants du pouvoir, d'autres ont insisté sur le caractère citoyen et pacifique de ces auteurs. Mais au moment de l'énumération des actions futures des ârchs, notamment la marche prévue le 1er novembre prochain, à Ighil Imola et la saisine des instances internationales, une voix discordante à travers le délégué de Bouzeguène, A.Yahoui qui, prenant la parole, a pris tout le monde à contrepied. Abordant l'analyse de la situation, il affirme qu'une alternative s'offre au mouvement : «Ou bien des délégués fantoches représentant les âchs (allusion faite à la délégation hôte du Chef du gouvernement, le 3 octobre dernier) et là, c'est le dévoiement du mouvement ou bien l'interwilayas négociera elle-même sa plate-forme dans son esprit et dans sa lettre et là c'est toute l'Algérie qui en sortira vainqueur». Cette sentence a étonné les délégués de Tizi Ouzou qui ont aussitôt demandé un temps de réflexion. A ce moment-là, les débats, parfois houleux, ont pris une autre tournure. Le dialogue et la négociation sont remis sur le tapis. Au terme de longs palabres, les dialoguistes ont fini par prendre le dessus en écartant toute radicalisation du mouvement. Par ailleurs, il a été suggéré l'explicitation de la plate-forme d'El-Kseur pour qu'elle se négocie d'elle-même. Elle se fera dans les plus brefs délais, accompagnée de la liste des délégués des différentes wilayas, appuyée par une pétition nationale.