L'orchestre philharmonique d'Alger, dégageant sensibilité et sincérité, subjugue, une fois de plus, son public. A l'occasion de la célébration du 41e anniversaire de l'Indépendance, le palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger a abrité un concert de musique classique, animé par l'orchestre philharmonique d'Alger, sous la direction d'un Amine Kouider plus époustouflant que jamais, transporté par un élan artistique qui le marque d'avantage à chaque représentation. Cette fois-ci, la représentation débuta sur des airs bien de chez nous, puisqu'on eut droit à Noubet Zidane, interprétée majestueusement par Noureddine Saoudi, d'une voix sublime qui a ébloui les spectateurs. Ce musicien et interprète, que beaucoup méconnaissent, est un élève du Conservatoire d'Alger, dont il eut le 1er prix en 1974, et fut l'élève des grands maîtres du hawzi : M'hamsadji, Abdelkrim Dali et Fakhardji, auxquels il a rendu hommage dans un bref entretien qu'il nous a accordé. Docteur en géologie, ex-directeur du Crap, Saoudi a également été enseignant au Conservatoire d'Alger, membre fondateur des Fakhardjia, l'un des membres fondateurs des Soundoussia, qu'il quitta en 1992 Actuellement directeur du département Musique au Commissariat de l'Année de l'Algérie en France, il anime, et c'est bien dommage, très rarement des soirées. Sa rencontre avec Amine Kouider a donné naissance à des moment très forts de bonne musique. Les habitués de ces rendez-vous du palais, accueillis par sa directrice, Mme Bouchentouf, en présence de Lamine Bechichi, ex-ministre de la Culture, Mohamed Raouraoua, commissaire de l'Année de l'Algérie en France et de nombreux fans de ce genre musical, ont eu droit, en deuxième partie de la soirée à la 9e symphonie de Dvorak: Symphonie du nouveau monde, interprété admirablement par le groupe avec une harmonie et une sensibilité extrêmes. Des sonorités tantôt rythmées et dansantes qui vous donnent envie de valser et de tout oublier, tantôt calmes et sereines qui vous font voir le film de votre vie défiler sous vos yeux, le tout vous faisant prendre conscience qu'il existe une beauté et une sérénité sur terre mais que nous, êtres humains, emportés par le tourbillon de la vie, par nos ambitions, par notre égoïsme et notre insatiabilité, ignorons. Le 41e anniversaire de l'Indépendance, qui coïncide avec la fête de la Jeunesse, a certes été célébré cette année, comme chaque année, partout sur le territoire national - bien que les événements vécus cette année ne soient pas source de réjouissances - mais la question qui reste posée et à laquelle chacun de nous doit répondre est la suivante: sommes-nous réellement conscients de la signification de cette indépendance qui a coûté la vie à plus d'un million et demi de chahids? Sommes-nous dignes de leurs sacrifices? Connaissons-nous la valeur de notre Algérie?