Mohammed Moussaoui, président de l'organisation représentative des musulmans de France Le Cfcm, mis en place en 2003 par Nicolas Sarkozy, a connu des divisions internes, ayant suscité le refus de certaines fédérations de prendre part à l'élection du président du Conseil. Le Franco-Marocain Mo-hammed Moussaoui, unique candidat à sa succession, a été réélu, hier, président du Conseil français du culte musulman (Cfcm), par les 58 membres du conseil d´administration. Ces derniers, qui ont été élus, à leur tour, pour les deux tiers, le 5 juin dernier dans les régions, et désignés pour le dernier tiers, se réuniront en assemblée générale à Paris, pour élire leur bureau exécutif. Mohammed Moussaoui, qui a été choisi en qualité de président de l´organisation représentative des musulmans de France, est soutenu d´une part, comme un homme de consensus et d´autre part, parce qu´il représente la seule liste qui s´est offerte au vote. Cette consultation est donc considérée comme une simple formalité. Aussi, il est attendu du tout nouveau président de présenter au conseil d´administration une liste de 11 à 17 personnes, portant sur la composition du bureau exécutif, laquelle se fera en concertation avec les différentes composantes de l´Islam de France. Le conseil regroupe des fédérations de différentes sensibilités, certaines proches de l´Algérie et d´autres pro-marocaines ou encore proches des Frères musulmans. Aussi, faut-il noter que le Cfcm, mis en place en 2003 par Nicolas Sarkozy, a connu des crises et des divisions internes, ayant suscité le refus de certaines fédérations de prendre part à la présente élection du président du Cfcm. Et pour preuve, il est à signaler que la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (GMP), proche de l´Algérie, et l´Union des organisations islamiques de France (Uoif), proche des Frères musulmans, avaient appelé à boycotter le scrutin. Les divisions, ayant marqué les différentes organisations représentant la religion musulmane en terre de France, ont vu le jour depuis les élections du 5 juin dernier, portant sur le renouvellement des conseils régionaux du culte musulman. Toutefois, l´on signale que 2/8 des fédérations de la Grande Mosquée de Paris (GMP), celle du Languedoc-Roussillon et celle de Provence-Alpes-Côte d´Azur, sont passées outre. Même en ayant boycotté la consultation, la Grande Mosquée de Paris aura, tout de même, deux membres désignés et deux dissidents. Ces deux dissidents ont, quant à eux, refusé de suivre l´appel du recteur Dalil Boubakeur qui occupe le poste de président d´honneur. Ainsi, l´un d´eux, Abdallah Zekri, qui a conduit la liste du Languedoc-Roussillon, a décidé de rompre carrément avec la fédération de la GMP, qui s´apprêtait à le sanctionner. Cette divergence, animant le Conseil du culte musulman, est provoquée, croit-on savoir, notamment par le mode d´élection des représentants. En fait, le nombre des délégués est arrêté en fonction de la surface des mosquées et des salles de prière. Sur ce chapitre, les Algériens soupçonnent leurs rivaux marocains de financer l´acquisition de lieux de culte. Cela est motivé, dit-on, par l´ambition des Marocains de s´offrir plus de représentants au Cfcm. Une telle situation a été même dénoncée par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur en l´occurrence. Il s´est élevé, d´ailleurs, depuis plusieurs années contre «l´iniquité, l´injustice, le mode de représentativité des critères retenus», qui sont, selon lui, le mètre carré de surface cultuel. Pourtant, Dalil Boubakeur avait accepté de diriger le Cfcm durant deux mandats successifs en étant désigné. Plus grave encore et scandaleux, sont les agissements du Cfcm. Ce Conseil censé devenir l´interlocuteur des pouvoirs publics pour toutes les questions publiques liées à l´Islam, qui représente 4 à 5 millions de musulmans et la deuxième religion en France, se trouve, fort malheureusement, au centre des pratiques politiciennes obéissant à des desseins inavoués.