Des journalistes ont analysé le phénomène raï qui a pris naissance à Oran. Le raï et ses origines, est cette musique qui continue à intriguer. L'écrivain-journaliste Bouziane Benachour, premier intervenant lors de la journée d'études consacrée à la musique raï, est plus que convaincu que cette musique, est populaire. Celle-ci s'est imposée sur les autres modes musicaux et ce, par son style alerte. Selon Bouziane Benachour «le raï a été accueilli par les jeunes car cette musique ne sait vivre qu'au présent immédiat». Son aura a franchi les frontières terrestres et maritimes algériennes. «Là où je vais, on me demande des CD de la musique raï», a témoigné Benachour. Le raï, a à ses origines, tout un long et riche parcours qui nécessite d'être balisé et scientifiquement étudié. Bouziane Benachour n'est pas allé par trente-six chemins pour localiser les premiers jalons de cette musique qui continue à casser les tabous sociaux. «Le raï, est un phénomène», a indiqué le conférencier ajoutant que «ce chant a commencé à s'introduire dans la radio vers la fin des années 1980 et à la télévision à partir de 1990». A décortiquer cette réflexion, même si le conférencier ne l'a pas affirmé explicitement, on déduira que le raï a, enfin, pu avoir gain de cause après avoir subi un long embargo. Le raï, selon Bouziane Benachour qui s'est référé aux chiffres de l'Office national des droits d'auteur, (Onda), dira que 90% des recettes engrangées par cet office viennent du raï tandis que le reste est venu des autres styles musicaux. Mieux que ça, ce genre musical phénoménal s'est ingéré dans le reste des arts même si il est simpliste dans ses paroles. Oran, capitale de l'ouest du pays, recense 22 studios qui travaillent exclusivement avec le raï. Son amplitude est basée sur les effets sonores. Au plan international, le raï et les raimen n'ont rien à envier aux autres styles d'envergure mondiale. «Nos meilleurs ambassadeurs, sont les chanteurs du raï», a expliqué Bouziane Benachour. Et d'ajouter que «cheb Khaled est une bête de scène». Pour sa part, le journaliste Mohammed Kali, est allé fouiner dans un dossier qu'il a qualifié de «sensibilités très chatouilleuses». Dans son intervention, Kali, s'est étalé sur les origines et l'évolution du raï. Le conférencier a, au fil du développement de son sujet, rendu un vibrant hommage au défunt Saim El Hadj et à Messaoud Bellemou. Le premier, qui était animateur à la radio d'Oran, a été le premier à avoir introduit le raï à la radio tandis que le deuxième a pu se frayer un chemin parmi les grands à partir de 1975 lorsqu'il a produit son premier 45 tours intitulé Ya Hbabi. La musique, issue des confins de l'Oranie, a, durant un moment, trouvé refuge dans la wilaya de Sidi Bel Abbès à tel point que cette wilaya a revendiqué la paternité de la musique. L'apport des wilayas de Tlemcen, Aïn Témouchent et d'Oran, n'a pas été des moindres. Relizane, une autre ville qui a enfanté une autre diva du raï, cheikha Remiti, décédée trois jours après un grand spectacle qu'elle a donné au Zenith le mois de mai 2006. Celle-ci, dira Mohammed Kali, a été baptisée par Bouziane Benachour de Mama raï. Récemment, tout a failli fausser la donne et ce, après que la ville marocaine d'Oujda, se soit sérieusement intéressée au raï.