A voir l'encombrement des espaces piétons par les vendeurs ambulants, on croirait que les élus locaux, les associations de quartiers et même les citoyens ne se sentent pas concernés. Les intrus squattent les trottoirs, installent leurs étals, sans aucun égard pour les riverains. L'envahissement des espaces a pris une telle dimension que les malheureux piétons sont devenus des otages et n'ont qu'une alternative : partager la voie publique avec les véhicules. «C'est scandaleux d'être obligés de faire de la gymnastique en plein milieu de la circulation, en risquant de se faire écraser à tout moment» lance une dame accompagnée de ses deux enfants. Et d'ajouter: «Ce qui me touche le plus, c'est qu'ils ont défiguré les façades de notre charmante ville». En effet, il suffit de faire une balade à travers les différentes rues du quartier populaire de la «Gréba» pour se convaincre de l'anarchie qui y règne, à l'exemple entre autres des rues Bendida Benyoub, Sekkal Chaïb et Arcole. Ici tout est entreposé pêle-mêle sur les trottoirs, cela va de la vaisselle, aux frigidaires, antennes paraboliques, armoires, rouleaux de tissu, articles de quincaillerie, sacs de denrées alimentaires etc. Autant d'anomalies qui provoquent l'ire des piétons. Pis encore, même la célèbre place de la «Tahtaha» qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de la «Médina j'dida» d'Oran, n'a pas été épargnée par ce gâchis et de ce fait a perdu de son cachet d'autrefois. Il faut souligner combien cette place renommée comptait dans le coeur des Belabbesiens. Cette place a un passé, une histoire et par conséquent s'est fait un nom. Jadis, des soirées musicales étaient organisées à l'occasion du mois de Ramadhan et qui rassemblaient un large public, attiré par le genre musical «chaâbi», dans la liesse et la joie, jusqu'à une heure avancée de la nuit. Aujourd'hui cet endroit est devenu le paradis de la friperie (vêtement de conteneurs). Le site s'est dégradé avec la venue de ces soi-disant vendeurs qui n'ont vraiment rien à voir avec le commerce. Que faire alors pour qu'un jour ces trottoirs et cette place publique malmenés durant ces dernières années retrouvent leur vocation initiale?