Aux amas de détritus visibles un peu partout, sur les trottoirs ou jouxtant le conteneur servant au ramassage des ordures, s'ajoutent les étals et les tablettes des vendeurs à la sauvette déposés n'importe où, et même au beau milieu de l'entrée principale du marché des fruits et légumes. Sans être inquiétés le moins du monde, d'autres adeptes du commerce informel vont jusqu'à obstruer les passages conduisant à l'intérieur de la gare routière et les escaliers donnant accès à la grande place où s'étendent les commerces des marchands ambulants sédentarisés depuis des lustres. En somme, l'image qu'offre ce quartier de Bouira à ses visiteurs est des plus repoussants. Transitant par cette gare, les voyageurs venus des quatre coins du pays s'apercevront très vite de l'état d'insalubrité dans lequel se trouvent les lieux. Durant les deux jours du marché hebdomadaire à savoir le vendredi et le samedi, la situation se dégrade on ne peut mieux car les abords et les espaces environnants de la gare se transforment en une véritable arène où se multiplient des scènes de désordre du matin jusqu'au soir. A la confusion causée par les taxis et autres véhicules de transport public garés n'importe où, se mêle l'anarchie engendrée par les commerçants occasionnels et les vendeurs à la criée qui ne se gênent guère à étaler leurs marchandises n'importe comment et allant jusqu'à bloquer la voie empruntée par les bus et les passages réservés aux piétons. Le long du marché des fruits et légumes et de l'autre côté de la gare routière, un autre phénomène ne cesse de tarabuster les propriétaires de véhicules en quête de stationnement. Des jeunes munis souvent de gourdins n'épargnent aucun espace libre pour s'ériger en maîtres des lieux sommant par conséquent chaque automobiliste à débourser quelques dinars en échange d'un soi-disant gardiennage. Il s'agit bien évidemment de ces jeunes chômeurs qui, le jour, squattent les lieux publics (trottoirs, impasses …) pour en faire un espace réservé au stationnement payant. Cette activité, du moins illégale car non réglementée par des textes de loi et qui semble faire tache d'huile à travers nos villes et villages, n'est nullement réprimandée par les services d'ordre. Un état de fait qui laisse parfois perplexe le plus cool des usagers de la route, notamment quand les « gardiens » des lieux public usent de la force pour exiger leur « dû ».