Certains produits très consommés (pomme de terre, courgette, viandes...) pendant le mois sacré sont toujours affichés à des prix exagérés. Que pourra faire Benbada contre cette mafia qui ne dit pas son nom! A une semaine du début du mois du Ramadhan, qui en principe doit être celui de la miséricorde, s'annonce une période de trente jours où l'Algérien ne bénéficiera d'aucune pitié. Il sera dépecé comme un cadavre et tous les charognards prendront leur part. Les marchands de fruits et légumes, les bouchers...Tous se serviront. A titre d'exemple, la pomme de terre affichait hier sur les étals des marchés algérois 45 dinars le kilogramme, la courgette 70 dinars et la tomate 60 dinars tandis que la presse régionale rapportait dans son édition du 24 juillet que le poulet se vendait à 300 dinars le kilo à Oran alors que la viande rouge était cédée à plus de 850 DA. Les hyènes sont aux aguets. La spéculation sera maîtresse du terrain et les pouvoirs publics qui ne veulent pas mener de guerre frontale contre les spéculateurs donneront leur bénédiction à ce scénario qui est devenu par la force des choses, inévitable. Une fatalité qui est devenue un calvaire pour les ménages algériens. Le marché de l'informel aura donc la marge de manoeuvre nécessaire pour imposer son diktat, les mains libres pour dicter sa loi et manoeuvrer à sa guise. Dans ce cas là, la flambée des prix sera incontournable. Ce constat est fait par des observateurs avertis, de surcroît spécialistes en la matière. L'économiste Salah Mouhoubi avait expliqué au mois de janvier dernier sur les ondes de la Chaîne III que la flambée des prix est due essentiellement à une «spéculation effrénée». Cet expert a mis aussi l'accent sur la pression redoutable exercée par l'activité du marché de l'informel «qui s'est progressivement développé depuis l'instauration des mécanismes de l'économie de marché, devenue au bout de quelques années une économie de bazar». Depuis, rien n'a l'air d'avoir réellement changé mis à part les déclarations rassurantes du ministre du Commerce qui demeurent pour le moment au stade de promesses. «L'approvisionnement du marché (durant le mois du Ramadhan Ndlr) sera correct. Toutes les données recueillies auprès du ministère de l'Agriculture affirment que les produits agricoles frais et les viandes seront disponibles», a affirmé le ministre du Commerce au mois de juin dernier lors d'une conférence de presse tenue en marge des Assises nationales du commerce. Cela suffira-t-il pour juguler la flambée des prix qui s'amorce? «La flambée des prix est incontournable pendant le mois du Ramadhan», a déclaré l'économiste Salah Mouhoubi, hier, sur les ondes de la Chaîne III. Comment le ministre du Commerce compte-t-il l'affronter? «Le renforcement du nombre des contrôleurs nous permettra d'améliorer l'efficacité du contrôle économique et de la répression des fraudes», s'est contenté de dire Benbada. Cela suffira-t-il pour tenir en échec les spéculateurs qui jouent sur la forte demande qui caractérise le mois sacré pour faire la pluie et le beau temps? «C'est une guerre frontale qu'il faut leur mener...», a conseillé sans ambages Salah Mouhoubi. Les moyens mis en oeuvre pour ce type de mission sont vraiment dérisoires lorsque l'on sait que «la commercialisation de 65% des fruits et légumes échappe au contrôle», Dixit El Hachemi Djaâboub, ancien ministre du Commerce. Une déclaration qui sonne comme un aveu d'impuissance. Ainsi soit-il...