Le couple DSK dans la tourmente Les langues se délient et la fin de ce feuilleton à l'eau de rose n'est pas pour demain. D'une cabale strictement judiciaire, l'affaire de l'ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, s'est transformée en un véritable feuilleton à l'eau de rose où se succèdent des témoignages et des révélations d'anciennes compagnes de DSK. Avant-hier, une femme, qui dit avoir entretenu une liaison avec l'ancien patron du FMI, déclare dans un hebdomadaire français avoir été contactée par l'avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson, et se plaint de «questions brutales», «un peu comme dans un interrogatoire de police». Installée aux Etats-Unis mais réfugiée en Suisse pour échapper selon elle à la pression médiatique, cette jeune Française indique dans Le Journal du Dimanche (JDD) que son «avocate à Los Angeles, Gloria Allred, a été contactée par le bureau du procureur (Cyrus) Vance à New York». «Je ne sais pas où en sont les choses parce que je suis en Europe depuis une semaine», ajoute la jeune femme. Dans le magazine suisse L'Illustré, elle avait prévenu cette semaine que son témoignage «servirait sans doute plus la défense que l'accusation». Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, la femme qui accuse DSK de l'avoir agressée sexuellement et d'avoir tenté de la violer en mai dans une chambre d'hôtel de New York, «m'a couru après pendant une semaine», «j'avais des messages tous les jours», raconte cette jeune femme. «C'est à partir de ce moment que j'ai engagé mon avocate. Nous avons eu une conférence téléphonique avec lui le 18 juillet pendant quarante-cinq minutes. Mais je lui ai répondu sèchement parce que ses questions étaient très personnelles, brutales, chirurgicales, un peu comme un interrogatoire de police», dénonce cette jeune femme. Dans son entretien à L'Illustré, elle avait déjà accusé Me Thompson de lui avoir posé des questions «vraiment salaces, chirurgicales». Elle explique que sa trace a été retrouvée parce qu' «il semble qu'un cabinet d'investigation de Washington se soit procuré une lettre que j'avais adressée à mon père à Sarcelles et dans laquelle j'évoquais ma liaison avec Dominique Strauss-Kahn». Elle aurait alors accordé son interview au magazine suisse pour «prendre les devants», explique-t-elle au JDD. Le 20 juillet, Kenneth Thompson s'est rendu chez le procureur accompagné de l'avocat de Tristane Banon, une écrivaine française qui affirme que DSK a tenté de la violer. Marie-Victorine, une autre femme vient rajouter un nouvel épisode. Mais avant de s'en prendre à l'avocat de Nafissatou Diallo, la juriste de 38 ans s'était montrée moins sûre de l'innocence de celui dont elle affirme avoir été la maîtresse. Née de mère espagnole et de père congolais, Marie-Victorine a affirmé avoir eu une liaison «intense» de quelques mois avec DSK. C'est par l'intermédiaire de son père, militant socialiste à Sarcelles, qu'elle a rencontré Dominique Strauss-Kahn en 1997. Elle avait 23 ans, lui 47. Activement courtisée par DSK, à l'époque, elle raconte avoir cédé à ses avances. Les amants se voient alors dans un appartement parisien, ou au Sofitel du 15e arrondissement. Mais DSK devient ministre, et la liaison prend fin. Quelques semaines plus tard, Marie-Victorine fait une tentative de suicide. «Ce n'était pas du dépit, mais j'étais blessée», raconte-t-elle. Hors de question, cependant, d'évoquer l'avortement que DSK lui aurait imposé: «Il m'a forcée à ne rien faire du tout». Aussi, même si elle dit avoir appris les accusations dont il faisait l'objet avec «stupéfaction», elle raconte au journal suisse qu'elle croit alors la femme de chambre.«Un acte manqué». «Franchement, je pense qu'il y a eu une relation entre eux, une relation forcée. Je ne sais pas s'il s'agit de viol», déclare Marie-Victorine. La juriste avance même une hypothèse: «Il était sur la route du succès et il avait saboté toutes ses chances. Mais au fond de lui, je ne suis pas certaine qu'il voulait vraiment être président de la République. C'est un acte manqué». Changement de ton dans un entretien à la télévision suisse romande. «Je ne le vois pas forcer, insister», assure-t-elle cette fois, précisant qu'«on peut être physique sans être violent». Pour preuve, la jeune femme assure qu'elle n'a jamais eu peur de Dominique Strauss-Kahn pendant la relation qu'elle raconte avoir eue avec lui.