Dans ce climat, ce sont les auditions des ministres par le chef de l'Etat qui focalisent l'actualité. Les partis politiques sont-ils pris par l'ambiance festive des soirées du mois de Ramadhan? A voir la réduction sensible des activités politiques des partis, on est tenté de le croire... Rares sont les activités programmés pour ce mois sacré; la majorité des formations ayant expédié la veille même de ce mois, leurs rendez-vous organiques. Le FLN a même réduit la durée de sa dernière session extraordinaire du comité central, prévue sur deux jours (30 et 31 juillet) mais finalement écourtée à une seul journée. Cette réduction de la durée des travaux est couplée à une omission de taille. En effet, le rendez-vous était consacré à deux questions: la crise du parti et sa position sur le nombre des mandats présidentiels à défendre dans le cadre des réformes. Or, le parti de Belkhadem a évacué le deuxième point inscrit à l'ordre du jour. Ce qui a poussé les observateurs à se poser nombre de questions. Pourtant, lors de sa réception par la Commission de consultations politiques présidée par le président du Sénat, Bensalah, Belkhadem a demandé un temps supplémentaire pour trancher la position de son parti. Entre-temps, une session extraordinaire du comité central s'est tenue mais la question n'est toujours pas tranchée. Idem pour les autres formations qui ont préféré se libérer pendant ce mois. Le RCD, le FFS ont tenu leurs universités d'été respectives quelques jours avant le Ramadhan. Le PT et le RND ont, eux aussi, réuni leurs cadres la veille de ce mois sacré. Pour ce mois de Ramadhan, à part le Parti des travailleurs (PT) qui a tenu, hier, la session ordinaire de son bureau politique, aucune autre activité organique ou partisane n'est venue casser, voire déranger la monotonie et la morosité politique qui règnent durant ce mois sacré. Pourtant, les échéances électorales de 2012 sont à nos portes. Ce jeûne de la classe politique est vérifiable au niveau des sièges nationaux des partis. Une virée sur les lieux conforte le constat. Durant la matinée, il n'y a que les gardiens qui sont présents. Cependant, cette stagnation ne concerne pas seulement la classe politique. Même le front social connaît une sorte de trêve pendant ce mois en attendant la reprise dès la rentrée, après l'Aïd. En fait, après plusieurs mois d'effervescence, le front social s'est apaisé et la tension a baissé de plusieurs crans. A part quelques mouvements de protestation ponctuels sans envergure, aucune grève, aucune marche, aucun sit-in n'est envisagé pour ce mois. Ceux qui étaient programmés ont été ajournés pour le mois de septembre prochain. C'est dire que ce mois de Ramadhan sera un mois de trêve pour le front social et la classe politique. En attendant, que cache la prochaine rentrée qui s'annonce chaude? Un éventuel retour aux grèves cycliques de plusieurs secteurs, notamment dans le secteur de la santé et celui de l'enseignement supérieur... Ces deux derniers secteurs sont le plus menacés car le problème des médecins résidents et des étudiants qui ont paralysé les hôpitaux et les universités, n'est toujours pas réglé. Idem pour les travailleurs des communes et d'Air Algérie qui brandissent la menace du retour à la protesta dès la rentrée. Dans ce climat d'apaisement du front social et de recul de l'activité politique, ce sont les auditions des ministres par le chef de l'Etat qui focalisent l'actualité.