La question qui occupe le podium de la rumeur est bien celle liée à un éventuel remaniement du gouvernement qui interviendrait dans les semaines à venir. Le Ramadhan tire à sa fin. Dans deux jours, les Algériens reprendront leurs habitudes loin de l'ambiance des soirées ramadhanesques. L'heure est propice pour déterrer des dossiers d'une importance capitale, qui ont été éclipsés par le mois sacré. Les regards seront braqués sur les vrais problèmes qui hantent les Algériens tout au long de l'année. Pour la fin de ce mois sacré, les familles seront, certes, soulagées. Les prix des fruits, légumes et viandes vont certainement baisser. Même légèrement, une baisse sensible sera ressentie au lendemain de l'Aïd pour la simple raison d'une moindre demande. Les citoyens n'auront pas, sans doute, des menus variés et riches durant l'année. Loin de la situations des marchés, l'Algérie fera face à ses vrais problèmes. Des dossiers lourds vont ressurgir aussi bien sur le plan politique que sur le plan socio-économique. Sur le plan politique d'abord: la question qui occupe le podium de la rumeur est bien celle liée à un éventuel remaniement du gouvernement qui interviendrait dans les semaines à venir. Des départs, des mutations, des arrivées et même des retours sont annoncés dans le cadre de cette rumeur. Le président de la République serait en train de préparer un lifting radical de son gouvernement. Le départ de Ahmed Ouyahia de la tête du gouvernement alimente les débats. Alors que M.Ouyahia poursuit normalement son travail, ces mêmes rumeurs «assurent» que le Premier ministre compte ses derniers jours au Palais du gouvernement. Le secrétaire général du RND serait appelé à exercer de nouveau une charge diplomatique. Après son passage à l'ambassade d'Algérie au Mali, ce dernier est annoncé comme ambassadeur d'Algérie dans une capitale européenne. En l'absence de communication, c'est la rumeur qui occupe les débats et qui fait l'actualité. D'autres cercles affirment que le président annoncerait un grand changement en procédant à la restructuration de la chefferie du gouvernement. Ainsi, une dizaine de départements ministériels seront supprimés avec la création de superministères. Dans ce nouvel organigramme, le président Abdelaziz Bouteflika songe à faire appel à des ministres technocrates. Selon les coulisses, le chef de l'Etat veut en finir avec les ministres issus des partis politiques. Il s'agit précisément de ceux de l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN, le RND et le MSP. Le chef de l'Etat veut donner, à l'occasion de ce remaniement, la place aux compétences. Cette situation poussera certainement les formations politiques à se réveiller de leur éternel sommeil. Depuis le début de l'été, ces dernières sont aux abonnés absents. Pas de déclaration et pas de réaction. La cherté de la vie, la flambée des prix des fruits, légumes et viandes, la rentrée scolaires, l'Aïd sont autant d'événements qui ont laminé les petites bourses sans pour autant enregistrer la moindre réaction de ces partis politiques. On s'attend à ce que la scène politique nationale soit réanimée après l'Aïd. Certes, il n'y a pas de rendez-vous électoral qui se profile à l'horizon, mais les politiques tenteront, certainement, de se réveiller de leur énigmatique torpeur. Les partis de la coalition présidentielle veulent étouffer la rumeur en négociant leur présence au gouvernement espérant décrocher de nouveaux postes ministériels. L'autre événement politique qui réapparaît sur la scène nationale est lié à l'amnistie générale. Me Ksentini, président de Commission nationale de la promotion et de la protection des droits de l'homme, a jeté la semaine passé un pavé dans la mare en plaidant pour la tenue d'un référendum sur cette question en 2010. Au lendemain de cette déclaration, la scène nationale s'est réactivée. Des voix se sont élevées pour lui apporter leur soutien et d'autres pour s'y opposer. Cette question, lourde et sensible, sera au menu de l'actualité politique nationale. C'est un dossier sur lequel l'Algérie et les Algériens vont trancher. Dans un registre purement administratif, le nouveau découpage administratif et les nouveaux Codes communal et de wilaya arrivent en priorité. En stand by depuis plusieurs mois, ces deux sujets animeront le devant de l'actualité. Ils font partie des vraies questions de la rentrée. Sur le plan social, les travailleurs attendent avec impatience les résultats de la prochaine tripartite. A combien sera arrêté le Snmg, (Salaire national minimum garanti)? Ils sont des millions de travailleurs à attendre une réponse à cette question. Le pouvoir d'achat revient sur toutes les lèvres. La classe ouvrière espère et souhaite que cette fois-ci sera la bonne. Cela pour éviter une grogne sociale en cette rentrée. La tension monte déjà entre les travailleurs de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la santé et leurs tutelles. Les syndicats activant dans ses secteurs menacent de mener des mouvements de protestation et des grève pour faire valoir leurs droits. La menace sur le bon déroulement de l'année scolaire et universitaire plane toujours. Maintenant que la «chorba» a été bien savourée, les jours sacrés du Ramadhan sont terminés, il est temps de polariser son attention sur ces dossiers qui attendent la rentrée.