La planète est en pleine croissance démographique. La population mondiale dépassera les sept milliards d'habitants en 2011, selon une étude bisannuelle de l'Institut français d'études démographiques (Ined), rendue publique jeudi. Si le cap des 6 milliards d'âmes avait été dépassé en 1999, il aura fallu douze ans pour atteindre les 7 milliards. Dans 14 ans, ce chiffre est appelé à augmenter pour gagner un autre milliard d'habitants. Selon l'étude de l'Ined, dans 14 ans, la population mondiale sera de l'ordre de 8 milliards de personnes. Cette explosion démographique ne sera pas sans conséquences sur la vie des citoyens. Pis encore, c'est l'Afrique qui subira «cette onde de choc». En effet, 7 milliards de personnes supposent plus de logements, plus de nourriture, plus d'eau et plus d'énergie. Les ressources seront de plus en plus rares, ce qui va nécessairement engendrer des conflits graves pour l'humanité toute entière. Le monde d'aujourd'hui est complexe et le sera encore davantage vu les prochaines crises qui se profilent à l'horizon. Le monde aura à affronter l'explosion démographique, le réchauffement climatique, l'épuisement des énergies et ressources fossiles, la malnutrition, le vieillissement et, obésité, les inégalités et le recul social les déséquilibres socio-économiques, la perte de biodiversité. Une étude qui donne presque les mêmes prévisions que celles établies par l'Organisation des Nations unies (ONU), qui elle, prévoyait déjà «de 6,7 milliards d'êtres humains en 2007, l'humanité devrait passer à 9,2 milliards en 2050, avec une phase de croissance très rapide qui la fera atteindre les 8,3 milliards dès 2030». L'étude menée par l'ONU précise que l' augmentation de la population mondiale sera principalement le fait des régions moins développées, dont la population devrait passer à 7,9 milliards en 2050». En effet, l'étude de l'Ined renseigne qu'un tiers des habitants de la planète à l'horizon 2100 sera africain. Ainsi, un habitant sur trois habitera éventuellement l'Afrique contre un sur sept actuellement. «Si la croissance démographique en moyenne ralentit, elle reste très forte en Afrique», précise l'étude. Selon l'institut français, la population africaine comptait déjà 1,05 milliard de personnes en juin. Un fort accroissement démographique prévu en Afrique qui trouve son explication en partie par un taux de fécondité important. Ainsi, il paraît très clair que l'Afrique sera le premier à payer le prix de ce qui découlera de ce boom démographique. L'institut français souligne que l'accroissement dans les années à venir devrait être particulièrement important en Afrique subsaharienne, où la population devrait passer d'un peu plus de 600 millions d'habitants en 2000 à près de 3,4 milliards en 2100. D'ici la fin du XXIe siècle, la population de l'Afrique pourrait quadrupler et passer de 800 millions d'habitants en 2000 à 3,6 milliards en 2100. Le chiffre donne froid dans le dos surtout que les scientifiques ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. Déjà dans l'état actuel du monde, le continent africain ne parvient pas à faire face à ses besoins alimentaires. Frappés par la famine à cause de la grave sécheresse qui y sévit, beaucoup de pays africains sombrent dans des crises alimentaires très mortelles. Alors, comment ce continent pourra-t-il faire face quand sa population sera multipliée par trois? Par ailleurs, pour l'ensemble de la planète, les projections de l'Ined, qui réalise ses propres études en parallèle à celles réalisées par les Nations unies, la Banque mondiale ou d'autres grands instituts nationaux, révèlent que la population du globe devrait se stabiliser, dans un siècle, autour de 9 à 10 milliards. Le taux de la croissance démographique mondiale va baisser en 2011 à 1,1%, selon les estimations de l'Ined, alors qu'il avait grimpé, il y a 50 ans, à un maximum de 2%. Le ralentissement s'explique par la diminution du taux de fécondité mondial qui est tombé à 2,5 enfants par femme en moyenne contre 5 enfants en 1950. Sans doute, la population mondiale augmente, les ressources naturelles quant à elles diminuent et sont limitées. Pour les scientifiques, les questions restent posées: saura-t-on concilier l'épuisement des énergies fossiles et l'explosion démographique? Comment nourrir une population de 8 milliards de personnes dans 14 ans?