La plupart des détenus libérés ont été employés dans des entreprises nationales C'est pour faciliter la réinsertion sociale des ex-prisonniers que le casier judiciaire n'est plus exigible depuis quelques semaines. 5.521 détenus libérés ont été insérés dans le monde du travail durant ces deux dernières années, a annoncé mardi à Tébessa le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. La majorité des détenus libérés ont été insérés, chacun dans sa spécialité, par les services de réinsertion mis en place par le ministère, a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse en marge de la réception de l'établissement de rééducation de Bir El Ater (w.Tébessa). La plupart des détenus libérés ont été employés dans des entreprises nationales pendant que d'autres, a ajouté Belaïz, ont été employés selon diverses formules pilotées par l'Agence nationale du micro-crédit, l'Agence nationale du développement social et le programme «Blanche Algérie», initié par le ministère de la Solidarité nationale. Six services externes de réinsertion ont été mis en place à Blida, Oran, Ouargla, Batna, Chlef et Bouira. Dix autres services sont en cours de création par l'administration générale des établissements pénitentiaires. Belaïz a rappelé que l'exigence paralysante de fournir un extrait du casier judiciaire, document réclamé auparavant dans les dossiers de demandes d'emploi ou de crédits bancaires, n'est plus en vigueur comme décidé récemment par le gouvernement. La société doit, a ajouté le ministre, considérer l'ex-détenu comme étant «un citoyen ordinaire en vue de faciliter son insertion dans la société». Expliquant la politique de réformes initiée par le gouvernement dans ce domaine, il dira que «près de 30.000 détenus sont formés annuellement au niveau des établissements pénitentiaires, 35.000 poursuivent leur cursus scolaire, tous cycles confondus, et plus de 400 détenus poursuivent des études universitaires». Il faut dire que le système algérien de réforme pénitentiaire est «sollicité par certaines parties étrangères», en vue de mettre à profit l'expérience algérienne dans ce domaine, notamment en ce qui concerne les travaux d'intérêt général et la réinsertion sociale des détenus. «Cette politique connaît une réussite avérée. Preuve en est, si besoin l'est, la hausse d'année en année du nombre de détenus inscrits aux programmes d'enseignement et de formation professionnels et celui des candidats aux épreuves du baccalauréat et au brevet de l'enseignement moyen (BEM) est le gage de cette réussite. Composée de représentants de 21 départements ministériels et de plusieurs organismes concernés par la réinsertion, la Commission interministérielle de coordination des actions de rééducation et de réinsertion sociale des détenus a réalisé 80% de ses recommandations en matière de rééducation et de réinsertion des détenus. Belaïz a rappelé à cette occasion le programme annoncé de réalisation de 68 établissements pénitentiaires d'une capacité d'accueil de 100 à 200 détenus chacun et dont 17 ont été réceptionnés. La réalisation de ces projets soulagera définitivement les établissements pénitentiaires qui font face au problème de surpopulation carcérale, a souligné le premier responsable du secteur. Belaiz s'est rendu sur le chantier de réalisation du siège de la cour de Tébessa où il a donné des instructions pour accélérer les travaux en vue de sa réception dans un délai de six mois au plus tard. Le ministre a clôturé sa visite par l'inspection du siège provisoire du tribunal administratif de Tébessa qui sera opérationnel d'ici trois mois, en attendant la réalisation du siège définitif. L'établissement pénitentiaire de Bir El Ater inauguré Inauguré mardi par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, ce pénitencier est le 4e du genre. D'une capacité d'accueil de 1000 places, il s'étend sur une superficie de 17 hectares et comprend 98 salles individuelles, 124 salles collectives, 39 salles de formation, 4 ateliers et une salle de sport. Le ministre a annoncé qu'il procèdera, la semaine prochaine, à l'inauguration de structures similaires dans la wilaya de Saïda, à Labiod Sid El Cheikh et à Bousaâda, dont la capacité d'accueil est de 2000 places chacune. Tous les établissements prévus dans le programme d'urgence seront réceptionnés avant la fin 2011, a souligné le ministre. Réalisés selon les normes internationales, ces nouveaux établissements pénitentiaires assurent 9 m2 d'espace vital à chaque détenu, soit plus que les normes définies qui sont de 6 à 7 m2, a relevé le ministre, qui a également évoqué la politique d'humanisation des conditions à l'intérieur des prisons. Cette nouvelle structure s'inscrit dans le cadre du programme d'urgence qui prévoit la réalisation de 13 établissements pénitentiaires d'une capacité d'accueil de 19.000 places. Les premiers établissements ont été réceptionnés à Béjaïa, Bordj Bou Arréridj et Aïn Oussara.